Ukraine: peut-être un moment critique
L'emploi par la Russie de missiles hypersoniques n'est pas anodin. Mais deux interprétations opposées peuvent en être déduites...
Publié le 09-03-2023 à 19h17 - Mis à jour le 09-03-2023 à 19h18
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/JX7QRBIFARGW3B5U2ZMXDB6KJY.jpg)
La Russie est en train de déployer des moyens importants pou faire douter l’Ukraine militairement. Sur le plan humain, il est acté (par les Russes eux-mêmes) que les pertes sont colossales à Bakhmout, l’épicentre du conflit, une ville assiégée sans relâche par les mercenaires de Wagner. Au moment d’écrire ces lignes, ceux-ci n’étaient toujours pas parvenus à en prendre le contrôle total. Ailleurs, le succès semble hors de portée.
Sur le plan matériel aussi, la Russie sort l’artillerie lourde, revendiquant ce jeudi l’emploi de missiles hypersoniques Kinzhal, qui ont la vilaine réputation de ne pas être interceptables. Cela explique certainement le "succès" du dernier bombardement du territoire ukrainien, lequel a largement ciblé des infrastructures énergétiques en plus de zones résidentielles. Qu’on ne s’y trompe pas : ce qui comptait cette fois-ci particulièrement, c’était d’atteindre les structures énergétiques, coûte que coûte, les Russes ayant vraisemblablement eu du mal, jusqu’ici, à déterminer les succès de leurs frappes.
Jusqu’ici, nombre d’analystes et de commentateurs (dont l’auteur de ces lignes), ont voulu voir une stratégie russe fondée sur l’usure de l’adversaire, faute de l’emporter sur le terrain tactique. Un calcul fondé sur le fait que la Russie, bien pourvue en cash, en hommes (quoique) et en capacités de production militaire, ne tenterait pas de coup de poker "risqué", pariant sur le temps long pour finir par l’emporter sur un pays qui, même soutenu par les pays de l’OTAN, dispose d’un réservoir humain (et matériel) limité.
L’utilisation récente de ces fameux missiles Kinzhal, une technologie coûteuse, peut signifier deux choses : un, que le pays n’est pas en mesure d’obtenir autrement ce genre de succès (relatif) autrement qu’en dépensant beaucoup de ressource (comme à Bakhmout). Deux : qu’il s’agissait d’un coup hautement stratégique et que la suite des opérations va suivre dans peu de temps et mettre réellement l’Ukraine en difficulté. Il y a lieu d’en douter, vu ce que l’armée russe a montré au sol jusqu’ici...