Jeux de hasard : suite, mais pas fin
Les jeux de hasard et la publicité qui vante ces produits vont-ils bientôt connaître un (solide) tour de vis dans la législation qui les encadre ? Sans doute.
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Publié le 09-03-2023 à 06h00
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Sans doute, car l’ensemble des formations politiques se sont positionnées ce mercredi en faveur d’une révision de celle-ci (lire pages 2-3).
Il est vrai que, datant de 1999, vaguement adaptée depuis, cette législation apparaît bien désuète face aux évolutions de plus en plus rapides de notre société à l’ère du numérique et de la place qu’occupent les paris sportifs et autres jeux en ligne.
Mais s’il apparaît nécessaire de pouvoir adapter cette législation afin de mieux protéger le consommateur – et particulièrement les plus vulnérables –, encore faut-il que cette ambition s’inscrive de façon limpide et efficace dans le texte. Or, force est de constater à l’écoute des débats qui ont préfacé le vote que l’objectif est loin d’être atteint.
"L’articulation du texte n’est plus très claire", a synthétisé Vanessa Matz (Les Engagés), pas contraire à l’idée générale du texte, mais aujourd’hui noyée dans "les nombreuses variations apportées depuis de longs mois".
Si le vote obtenu par les auteurs de la proposition du texte - déposé depuis bientôt 4 ans ! – peut donc être raisonnablement perçu comme "un grand pas en avant", celui-ci est donc nuancé par la demande, unanime, de voir le texte repasser dans trois mois en seconde lecture devant cette même commission : de quoi, au final, permettre à chacun d’analyser une nouvelle fois les tenants et aboutissants, d’apporter de nouveaux éclairages et, in fine, préciser les contours à donner à cette future nouvelle législation. Bref, le débat est loin d’être clos.
En attendant, l’on ne peut s’empêcher de repenser au débat complexe et houleux qui avait accompagné la décision d’interdire la publicité pour le tabac dans les années 90. Avec cette interrogation : pourquoi légiférer autour de tel ou tel produit ?
Chaque formation politique s’inquiète, à raison, des dommages qu’une assuétude peut engendrer tant chez la personne qui en souffre qu’auprès de son entourage. Tabac, alcool, et maintenant jeux de hasard. Et ensuite ?
Où donc se situe le degré de nocivité d’un produit ? La réponse est loin d’être simple. Tout comme chaque débat qui accompagne la volonté politique de mieux encadrer l’accès à un bien de consommation.