Victimes, c’est votre moment
Depuis le début du procès des attentats de Bruxelles, les victimes et parties civiles ont été recluses dans l’ombre de cette lourde procédure judiciaire.
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Publié le 06-03-2023 à 07h13 - Mis à jour le 06-03-2023 à 07h14
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Ce lundi, pour la première fois en 3 mois de procès, les parties civiles vont avoir l’occasion de s’exprimer. Lors du procès des attentats de Paris - qui s’est clôturé fin juin 2022 -, le témoignage des victimes avait été un moment déterminant pour l’ensemble de la procédure. Les témoignages lourds, émouvants, poignants et rarement haineux à l’égard des accusés avaient permis de réaliser la violence des attaques, l’angoisse de ces longues heures d’attentes, la détresse absolue qui a broyé les victimes et leurs proches.
Un à un, des centaines de témoins étaient venues à la barre raconter leur vie d’avant, ce que leur vie était maintenant. La souffrance était vécue en direct et les larmes ne coulaient pas que sur les joues des témoins.
Ces moments d’émotion intense ont permis aussi de découvrir une facette inimaginable des 14 accusés qui devaient répondre des attentats du 13 novembre 2015. Ceux que l’on considérait uniquement comme de sinistres barbus radicaux ont révélé aussi la part d’humanité propre à chaque être de cette planète. Plusieurs semaines après le passage à la barre de victimes, les accusés répondaient en énumérant les prénoms des victimes venues témoigner. Des gars qui avaient décidé de ne plus se présenter face à la cour refaisaient soudainement surface lorsque des victimes se présentaient à la barre. Ces témoignages avaient véritablement orienté la suite du procès.
Qu’en sera-t-il pour la cour d’assises à Bruxelles ? Déjà, le nombre de témoignages sera limité: on évoque une centaine, au maximum. Contrairement à Paris, c’est un jury populaire qui devra juger les accusés. Les témoignages, qui vont être entendus pendant quatre semaines, cogneront comme des éléments à charge auprès de ces citoyens pas forcément armés à accumuler une telle somme de détresse(s).
Le témoignage des parties civiles est donc capital pour ces victimes qui ont été accablées par la lourdeur des procédures administratives consécutives au 22 mars 2016. Ce moment est le leur et elles doivent saisir l’opportunité de soulager leur peine, de confronter les accusés à la réalité de leurs actes. Et peut-être de tourner la page de ces attentats, tout en sachant que le livre ne se refermera jamais…