Aéroports : la sécurité à tout prix
Qui n’a jamais dû jeter une petite bouteille d’eau, voire se débarrasser d’un parfum, d’une mousse à raser ou même d’un tube de dentifrice lors du passage au contrôle de sécurité dans les aéroports ?
Publié le 28-02-2023 à 07h09 - Mis à jour le 28-02-2023 à 07h12
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Depuis 2006, époque où la police britannique avait déjoué un complot visant à faire exploser des avions à l’aide de produits dissimulés dans des liquides, la règle des flacons de 100 ml maximum, en vigueur dans la plupart des aéroports internationaux, était facteur de stress. Mais aussi des bouchons et du retard puisque, encore aujourd’hui, une personne sur dix laisse dans son bagage à main (ou dans son sac à dos) un produit liquide supérieur à la norme requise.
Dans ce cadre, la fin de cette règle, envisagée ou déjà en cours dans de nombreux aéroports (notamment en Italie, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne ou même aux États-Unis), peut être accueillie avec soulagement. Et ce même si nous aurons encore l’occasion de râler en Belgique sur sa mise en application tardive. Car les nouveaux scanners en 3D, nettement plus performants en étant assez similaires à ceux utilisés dans les hôpitaux (avec zoom et pivotements), sont désormais capables de fournir une image très claire du contenu de votre sac.
En matière de sécurité, c’est une très belle avancée. Par contre, cette sécurité a un coût certain, tandis que ces scanners pèsent plus de deux tonnes et occupent un espace plus important que les portiques actuels. C’est du moins l’explication donnée par de nombreux aéroports (dont celui de Charleroi), très réticents à l’heure actuelle à acheter ces machines… qui seront elles aussi obsolètes dans cinq, dix ou vingt ans. Le personnel de sécurité en subira aussi les conséquences, vu qu’il faudra moins de monde pour contrôler ces scanners au sein d’un trafic de voyageurs fluidifié.
Bref, ne nous leurrons pas: les progrès technologiques ont un coût humain, y compris en matière de sécurité. Et, d’une manière ou d’une autre, celui-ci sera supporté par les voyageurs. Non plus sous la forme d’une bouteille à 3 ou 4 euros pour 50 ml achetée à l’aéroport, d’un tube de dentifrice ou d’un parfum jeté. Mais bien d’une taxe supplémentaire "sécurité" ou autre qui ne tardera pas à arriver dans les aéroports en même temps que ces scanners dernier cri. À cet égard, en Belgique, nous ne sommes jamais en retard.