Macabre décompte
C’est un tableau bien sombre que dévoile l’institut Vias ce mercredi. Selon son dernier baromètre, le nombre de tués sur les routes a connu une hausse de 8% en comparaison avec 2021. Au total, 521 personnes ont perdu la vie contre 484 en 2021.
Publié le 23-02-2023 à 06h00
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/POQT66Y2NRF4ZAOYAKMBD4UWFI.jpg)
Dans ce macabre décompte, on découvre que parmi ces victimes de la route une personne sur trois était un piéton ou un cycliste. Le nombre de cyclistes tués a même atteint le chiffre le plus élevé jamais enregistré: 95 en un an. C’est le pire bilan depuis 10 ans mais c’est surtout une hausse de 21 personnes tuées par rapport à 2 021.
Les piétons ont aussi payé un lourd tribut en 2022 avec 80 morts. Des chiffres glaçants qui font dire en d’autres termes qu’environ tous les deux jours, un usager vulnérable de la route meurt dans notre pays. Les causes ? Vitesse excessive, conduite sous influence, distraction… qu’importe ce sont presque toujours les mêmes. L’objectif, ici, n’est pas de trouver un coupable mais d’ouvrir nos yeux. Ces chiffres doivent être un électrochoc pour nous usagers de la route mais surtout pour nos décideurs politiques. Car ils montrent, une fois de plus, que la sécurité routière doit être améliorée dans notre pays. Alors, oui, plusieurs projets sont sur la table comme le permis à points, le retrait plus rapide de permis, les amendes plus salées… Mais est-ce que cela est suffisant pour atteindre l’utopique zéro décès sur nos routes en 2050 ? Poser la question, c’est y répondre. Car ces mesures si elles sont adoptées, ce qui n’est pas encore gagné, ne seront que des mesures sparadraps placées sur des plaies béantes. Car ouvrons les yeux, la Belgique n’est pas les Pays-Bas. Et même si les infrastructures ne sont pas les seules responsables de ces accidents, elles doivent être adaptées et tout particulièrement sur les routes secondaires. Combien de fois ne voyons-nous pas une piste cyclable ou un trottoir prendre fin inopinément ? Et ces pistes cyclables justement quand on a la chance d’en avoir, elles font moins d’un mètre de large, se trouvent le long des nationales et sont délimitées bien souvent par… quelques pointillés. Enfin, balayer des décennies du "tout-à-la-voiture" ne passera pas que par des aménagements adéquats, il conviendra également de rappeler deux notions essentielles qui sont en voie de disparition: la courtoisie et le bon sens. La route, ça se partage et les responsabilités aussi.