Biden, à Kiev, parle aussi à la Chine
La présence surprise de Joe Biden à Kiev est aussi un avertissement adressé à ceux qui voudraient un peu trop soutenir la Russie.
Publié le 20-02-2023 à 17h34 - Mis à jour le 20-02-2023 à 17h35
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Si on en doutait encore, la présence de Joe Biden ce lundi à Kiev acte le soutien total des États-Unis à l’Ukraine, où aucun président américain ne s’était rendu depuis… 2008.
Volodymyr Zelensky ne s’y est pas trompé, qualifiant le geste de soutien "d’extrêmement important"… mais certainement moins important que les armes (et munitions) dont a besoin son pays pour se défendre face à un adversaire qui compte sur l’épuisement des ressources humaines et matérielles de l’Ukraine, faute de pouvoir l’emporter, sur le plan tactique. Qu’est-ce qui a changé depuis un an en Ukraine ? Presque rien : "J’ai besoin de munitions, pas d’un taxi", avait lancé le président ukrainien dans les premiers jours de la guerre, alors que les Américains proposaient de l’exfiltrer. Ce lundi, l’attitude américaine était toutefois bien différente, Biden répétant sa certitude que Poutine allait perdre sa guerre de conquête.
Pour l’heure, c’est ce qui est en tain de se passer, mais les livraisons occidentales prennent du temps, et il n’est pas certain que l’Ukraine ait les moyens de patienter longtemps. Certains ont bien compris les limites des gestes et de la symbolique : "Zelensky et les Ukrainiens reçoivent beaucoup d’applaudissements, mais pas suffisamment de munitions. C’est le paradoxe. Ils ont besoin d’être moins applaudis et mieux approvisionnés en armes!", a tonné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dimanche, à la fin de conférence de Munich consacrée à la sécurité mondiale. Ce jour-là, alors que les diplomates exprimaient leur attachement à la paix, le sort du monde se discutait hors caméras, dans un salon où Américains et Chinois tentaient de trouver un terrain d’entente, quelques semaines après l’incident du "ballon". Mais après l’échange "franc", rien ne semblait réglé entre les deux nations. Pire, dans la foulée de l’entretien, les Américains faisaient part de leurs suspicions, selon lesquelles la Chine s’apprêterait à livrer des armes létales à la Russie. C’est aussi, peut-être, comme ça qu’il faut lire la présence surprise de Joe Biden à Kiev : un avertissement adressé à ceux qui voudraient un peu trop soutenir la Russie.