Des adieux chargés en symboles

À l’instant où vous lisez ces quelques mots, le réacteur n° 2 de la centrale de Tihange a rendu son dernier soupir. Et après 40 ans de bons et loyaux services, il a eu droit à des adieux en grande pompe. Une centaine de manifestants se sont installés face à la centrale pour fustiger cette mise à l’arrêt définitive. Un cortège funèbre où l’on retrouvait des représentants du sérail politique. On pouvait notamment y croiser l’ex-ministre MR de l’Énergie, Marie-Christine Marghem, qui plaide pour le prolongement de cinq réacteurs et l’abrogation de la loi Deleuze. Plus étonnant: Bart De Wever, bourgmestre d’Anvers et président de la N-VA, avait aussi fait le déplacement en Wallonie.

Des adieux chargés en symboles

C’est que Tihange 2, tout comme son jumeau anversois Doel 3, est un symbole à plus d’un niveau. Ces deux réacteurs ont été le fruit d’une ingénierie nucléaire belge qui, par une collaboration inédite entre le privé et le public, a permis à la Belgique de se doter d’une capacité d’envergure. Reste que durant l’été 2012, une inspection de leur cuve par ultrasons révélera la présence de microbulles d’hydrogène dans l’acier de leur cuve. Si l’Agence fédérale de contrôle nucléaire donnera un feu vert à leur redémarrage en 2013, ce couac générera une suspicion vis-à-vis des deux réacteurs jusqu’à la fin de leur exploitation. Enfin, la mise à l’arrêt définitive de Tihange 2, tout comme celle de Doel 3 en octobre dernier, représentent les premières applications effectives de la loi Deleuze, votée en 2003, qui prévoit la désactivation des centrales après 40 ans. Une loi dont l’esprit, pour quatre des cinq autres réacteurs belges, a été contourné.

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