Israël ou la politique des yeux crevés
Le gouvernement semble prêt à appliquer jusqu'au bout la loi du Talion (oeil pour oeil), voire plus, pour justifier l'annexion plannifiée de nouveaux territoires.
Publié le 30-01-2023 à 17h41 - Mis à jour le 30-01-2023 à 17h42
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"An eye for an eye leaves the whole world blind", dit ce proverbe illustrant l’absurdité de la loi du Talion (Œil pour œil, dent pour dent)… c’est probablement, en substance, ce que va s’employer à répéter le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken de passage en Israël et en Cisjordanie, alors qu’une flambée de violence déchire une nouvelle fois Israéliens et Palestiniens.
Malheureusement, Blinken ne pourra que constater que ni Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien, ni Mahmoud Abbas, patron de l’autorité palestinienne, ne veulent d’un statu quo qui a fait long feu depuis longtemps.
Du côté palestinien, il est certain que l’on se préparait au pire après les élections israéliennes qui ont porté au pouvoir une coalition penchant clairement à l’extrême droite. Et pour cause, le programme gouvernemental annonçait la poursuite des annexions de territoires – au bas mot – contestés, malgré une résolution de l’ONU demandant à la Cour internationale de justice de rendre un avis (consultatif) sur "l’occupation prolongée, la colonisation et l’annexion des territoires palestiniens", ainsi que sur les mesures visant à modifier le statut de Jerusalem.
Alors qu’Israël est accusé d’Apartheid, personne dans le gouvernement de Benjamin Netanyahou ne semble prêt à remettre en cause une politique qui prévoit explicitement de développer "la colonisation dans toutes les parties de la Terre d’Israël – en Galilée, dans le Néguev, le Golan, la Judée et la Samarie".
En fait, c’est tout l’inverse, ce qui se vérifie jusque dans le vocable de ces hommes de pouvoir. Qu’il s’agisse du ministre de la Sécurité nationale (Itamar Ben Gvir) ou de la Défense (Yoav Galant), la soif de violence est criante et assumée comme telle. Tous deux incarnent le simplisme aveugle à la complexité du monde. Pour faire taire les armes, nous explique Ben Gvir, il n’y a qu’à faire griller les terroristes sur la chaise électrique et… donner plus d’armes à feu aux citoyens. Et pour que les opérations militaires soient des succès (par exemple en empêchant les attentats, ce qui n’est pas le cas), il faudrait s’abstenir de les critiquer, dit en substance Galant, l’un des architectes de la sanglante opération "plomb durci" à la fin des années 2000 (1 300 morts côté palestinien, 13, côté israélien).