Armes lourdes pour l'Ukraine: l’heure du choix
Agressée depuis près d’un an par la Russie, l’Ukraine réclame à cor et à cri des armes lourdes (tanks, missiles longue portée, avions de chasse) à même de lui permettre de faire face à l’une des armées les plus puissantes du monde, du moins en termes de budget et de ressources.
Publié le 21-01-2023 à 08h27
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Ce vendredi, ses alliés occidentaux, réunis sur la base aérienne de Ramstein (Allemagne), ont temporisé. En premier lieu, l’Allemagne, qui refuse de donner les chars (Léopard II) qui lui sont activement réclamés.
Le chancelier Olaf Sholz avait, d’une certaine façon, conditionné le don de tanks allemands à l’attitude des États-Unis, expliquant qu’il suivrait la voie tracée par les Américains.
Ces derniers n’ont pas franchi le Rubicon: certes, ils livreront bien des véhicules blindés lourds (Bradleys, Styckers), en Ukraine, mais pas des tanks. Dès lors, l’Allemagne temporise, annonçant "compter ses chars" avant une éventuelle livraison en Ukraine. En attendant, "le Royaume-Uni, la France et la Pologne" sont, eux, "prêts à livrer des chars de combat principaux et des chars légers", a rappelé l’OTAN, ce vendredi, appelant "les Alliés et les partenaires à suivre leur exemple." Le message est clairement et directement adressé à l’Allemagne, qui ne cesse de louvoyer, pour éviter une escalade d’un conflit qui a déjà atteint une très haute intensité.
Les États-Unis sont vraisemblablement du même avis, considérant qu’une aide trop importante comporte un risque de dérapage du conflit bien au-delà des frontières de l’Ukraine.
Ce refrain est, hélas, bien connu et la Russie ne manque pas d’agiter cette menace dès que possible, y compris sous les oripeaux terrifiants d’un hypothétique conflit nucléaire. Il y a sans doute un autre paramètre que les alliés de l’Ukraine ont en tête: la possibilité d’une guerre "longue", comme l’a souligné le secrétaire général de l’OTAN, Jen Stoltenberg, ce vendredi. Une situation qui obligerait l’alliance occidentale à distiller son soutien au maximum, quoi qu’il en coûte sur le terrain pour les Ukrainiens. Lesquels, de toute façon, ne lâcheront rien jusqu’au bout. C’est sans doute inaudible pour les malheureux sur le terrain. Stratégiquement, c’est une autre histoire.