Réforme du financement de l'enseignement: vers plus d'égalité entre les écoles
En Fédération Wallonie-Bruxelles, un élève n’égale pas toujours un autre élève. C’est un constat: selon qu’il soit inscrit dans tel ou tel réseau d’enseignement, il génère un montant différent de la subvention octroyée à l’établissement qu’il fréquente (lire p. 2-3).
Publié le 06-01-2023 à 06h00
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Cette inégalité effective n’est certainement pas neuve. Cela fait des générations et des générations que les querelles sur la question divisent les observateurs de l’institution scolaire autant que les acteurs eux-mêmes. Ces querelles n’ont cessé d’enfler jusqu’au milieu du siècle dernier, nécessitant d’âpres discussions entre les représentants des trois grands partis politiques de l’époque (PS, PSC et PRL) et du monde scolaire – ou, devrait-on écrire, des mondes scolaires. Elles aboutirent, in fine, à la conclusion d’un contrat: le "Pacte scolaire" de 1958.
En prévoyant, notamment, une augmentation du subventionnement des écoles libres, ce Pacte, traduit en texte de loi au mois de mai de l’année suivante, jetait alors les bases d’un retour à l’égalité entre les réseaux et, par corollaire, entre les élèves. Insuffisant cependant aux yeux des uns, lesquels saisirent l’opportunité des négociations institutionnelles de 2001 pour souffler sur les braises et obtenir des autres une nouvelle clé de répartition pour le financement des écoles: une clé toujours pas égalitaire stricto sensu, mais nettement plus avantageuse pour les écoles libres par rapport à ce qu’elles avaient eu jusque-là.
Repoussé de législation en législation, ce nouvel accord, dit de la Saint-Boniface, aura cependant mis 22 années à être concrétisé ! Il faut dire que les incendies que le Pacte scolaire devait éteindre il y a plus d’un demi-siècle sont, pour certains, toujours vivaces. Et les querelles toujours présentes – bien que nettement moins violentes.
Pourtant, et grâce aux évolutions successives de notre système éducatif, aux objectifs qui lui ont été assignés et aux moyens octroyés pour y arriver, la frontière entre les différents réseaux, à l’instar des piliers philosophiques qui caractérisent notre société, tend à s’estomper.
Et si l’unification de tous ces réseaux d’enseignement existants demeure, à ce jour, illusoire d’un point de vue financier et utopique d’un point de vue confessionnel, la mise en œuvre de cet accord apparaît comme une nouvelle étape vers un enseignement plus homogène, et donc plus égalitaire.