Attentats : ne pas perdre la face
Le procès des attentats de Bruxelles connaîtra-t-il un jour les conditions nécessaires et suffisantes pour un déroulement respectable et décent ?
Publié le 04-01-2023 à 18h06 - Mis à jour le 04-01-2023 à 18h38
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Pas sûr. Tant le pouvoir politique, ici l’exécutif dans le chef du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, s’immisce indirectement dans l’action du pouvoir judiciaire.
Ce ministre Open VLD, s’appuie sur son bras armé qu’est la police, pour démontrer que ses postures sécuritaires ne sont pas que des mots.
L’homme doit s’affirmer dans un contexte politique flamand balisé par l’extrême de la droite. Vincent Van Quickenborne s’est donc fendu d’une directive visant à clarifier les transferts des détenus. Et ce, en regard de l’ordonnance du juge des référés qui interdit le caractère systématique des fouilles à nu et leur non-justification.
Pour le juge, ces fouilles assorties de génuflexion ne se justifient pas d’un point de vue sécuritaire en regard de l’ensemble des dispositions prises dans ce procès hors norme. Elles ne se justifient pas non plus en regard du traitement dégradant que ces fouilles à nu systématiques représentent.
Procès des attentats à Bruxelles: « Il faut que monsieur Van Quickenborne sorte de son mutisme », selon Me LurquinC’est ici qu’intervient la fameuse directive qui ne peut désavouer un protocole sécuritaire mis en place et les policiers qui l’appliquent. Mais qui doit aussi respecter, contourner, l’ordonnance du juge.
D’où ce texte où l’on prône une pratique qui laisse le bas habillé quand on fouille le haut à nu et vice-versa. Quant aux documents individualisés motivant de telles méthode, ils étaient déjà semblent-ils rédigés pour mardi et mercredi et se trouvent dans les... bureaux de la police. "Ils seront transmis aux avocats dans les meilleurs délais."
Dans tous les cas, on a la désagréable impression que le ministre ne veut pas perdre la face devant un électorat potentiel et joue la fermeté. Tandis que la police est engoncée dans un dogmatisme que l’on croyait révolu. Ce qui ne laisse rien présager de bon pour un procès respectable et décent.
Parce que les parties civiles y ont droit, parce que les jurés y ont droit, parce que les accusés y ont droit. Parce que c’est le fondement même d’un État de droit et démocratique.