Catastrophe chinoise, ampleur mondiale
C’était attendu : la Chine connaît, quelques semaines après avoir levé les restrictions visant à contenir le covid, une vague de contaminations inédite, dont personne ne mesure précisément l’ampleur.
Publié le 03-01-2023 à 15h48 - Mis à jour le 03-01-2023 à 15h49
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C’était attendu: la Chine connaît, quelques semaines après avoir levé les restrictions visant à contenir le covid, une vague de contaminations inédite, dont personne ne mesure précisément l’ampleur.
Et pour cause: les autorités chinoises, qui n’ont jamais été un modèle de transparence et encore moins en temps de pandémie, refusent de communiquer précisément les chiffres que lui réclame l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de concert avec les États-Unis et l’Europe (entre autres). Pire: la Chine a restreint les critères permettant d’identifier les décès dus au covid et ne va désormais communiquer le nombre de décès qu’une fois par mois. Difficile, dans ces conditions, d’évaluer la gravité réelle de la situation, quoi que les autorités aient visiblement renoncé à masquer le fait que de nombreux hôpitaux sont totalement débordés.
En conséquence, il y a fort à parier que, comme les États-Unis, la "position commune" européenne, qui doit être détaillée ce mercredi, n’avalise la délivrance d’un test PCR négatif pour tout voyageur chinois souhaitant entrer sur le territoire. Une perspective qui ne plaît guère aux Affaires étrangères chinoises, qui menacent d’en faire de même pour les pays imposant cela à ses compatriotes.
Dans tous les cas, ce qui se trame en Chine inquiète le monde entier, et il y a de quoi. Pas seulement d’un point de vue sanitaire (certains épidémiologistes annoncent un à deux millions de morts chinois à venir et des dizaines de millions de par le monde). Du point de vue économique aussi, une nouvelle secousse sanitaire chinoise, après le choc de Wuhan il y a trois ans, serait catastrophique pour l’Europe en particulier, déjà bien esseulée par l’inflation. Certains signes ne sont, à cet égard, pas de bon augure. Ainsi de "l’activité manufacturière et du secteur des services chinois", "tombée à son plus bas niveau depuis les premières affres de la pandémie de coronavirus au début de 2020", remarquait, le 30 décembre dernier, le Wall Street Journal, pointant "l’ampleur du tumulte" en cours et à venir. Les autorités chinoises tablent quant à elles sur un "retour à la normale" au printemps. L’hiver risque d’être bien long.