Réjouissons-nous, malgré tout
Voici douze mois, ici-même, nous usions de fiction et d’un brin d’ironie au moment de nous projeter vers l’année qui s’achève. Les querelles partisanes des décideurs politiques ? Au placard ! Rangées, les foires d’empoigne entre experts de la crise sanitaire. Enfin digne, la réponse des autorités aux flux migratoires de populations déboussolées. Définitivement hors jeu, la bêtise de pseudo-supporters de football. Un peuple fier de ses dirigeants unanimes pour déjouer efficacement les plans du dérèglement climatique. C’est ce que nous souhaitions pour 2022. La douche froide ! À l’aube de 2023, on déchante sur toute la ligne, ou presque.
Publié le 31-12-2022 à 06h00
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Mais il serait simpliste et injuste de tirer sur l’ambulance. Il faut le reconnaître, personne n’avait prévu que la barbarie allait meurtrir à jamais la chair de tout un peuple, à la lisière de chez nous. Ni que cette guerre à laquelle nous n’étions pas préparés, allait à ce point nous ouvrir les yeux sur la capacité de Moscou de jouer avec la sécurité mondiale, qu’elle allait aussi à ce point modifier notre quotidien.
Nous avons appris beaucoup de ce conflit. La capacité de la coalition internationale de prendre des mesures fortes et efficaces, rapidement, en frappant durablement l’envahisseur là où ça fait mal, tout en soutenant l’Ukraine sans trop se mouiller sur le terrain. Notre ultra-dépendance à la Russie, également, en matière de pétrole et de gaz et l’impact fracassant sur nos factures d’énergie. La mobilisation européenne pour ouvrir la porte de nos foyers à plus de trois millions de réfugiés ukrainiens. Et puis, sonnant comme un rappel, cette épatante faculté de résilience, ici ou là-bas, qui caractérise l’espèce humaine.
Alors, aujourd’hui, au diable le Qatargate, les bisbrouilles intestines à la Vivaldi, les lamentations autour d’un greffier à qui on a laissé aveuglément les coudées franches. Exhumons les belles choses qui nous appartiennent, pour construire notre année 2023. Observons et réjouissons-nous. Laissons l’émotion nous gagner quand la rémission couronne les années de lutte d’un adolescent contre la leucémie. Songeons à ces amis bouleversés depuis qu’une famille de réfugiés partage leur quotidien. Applaudissons le pied-de-nez de cette dame évincée de la banque qui l’employait et qui retrouve un travail d’infirmière après quatre ans d’études, menées à près de 50 balais. C’est dans cet esprit que “L’Avenir” vous propose aujourd’hui, au sein de votre “Deuzio”, des lettres d’une artiste solaire dont les rayons aident à réchauffer le cœur. Belle et heureuse année !