Faut-il céder au chantage ?
Il s’appelle Olivier Vandecasteele. C’est un citoyen belge de 41 ans. Son nom n’aurait sans doute jamais dû apparaître en tête de l’actualité. Pourtant, il y est. Hier, on a appris qu’il venait d’être condamné à 28 ans de prison, en Iran.
Publié le 15-12-2022 à 06h00 - Mis à jour le 13-01-2023 à 17h46
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Travailleur humanitaire, il s’était investi aux services des autres. Il travaillait en Iran depuis 6 ans pour s’occuper de réfugiés afghans. Et puis, il a décidé de décrocher, juste un dernier voyage pour reprendre ses dernières affaires. Il n’en est pas revenu. Emprisonné dans une geôle de cet état autocratique. Pour quel motif ? Personne ne le sait. Neuf mois plus tard, il vient d’être condamné. Pour quel motif ? Personne ne le sait.
Incompréhensible ? Malheureusement, non. Un ressortissant iranien a été condamné à 20 ans de prison en Belgique. Olivier Vandecasteele est une monnaie d’échange. Comme malheureusement beaucoup d’autres. Où des régimes totalitaires ont érigé cette pratique ignoble en mode de fonctionnement ordinaire.
Un cas plus médiatique vient d’ailleurs de se refermer. Là, c’est la star américaine du basket féminin, Brittney Griner, qui avait été condamnée, le 4 août, à neuf ans de prison pour trafic de drogue. Le trafic en question, des cartouches de vapoteuse contenant de l’essence de cannabis. C’était en Russie. L’hypocrisie a fait long feu. Le marché a été rapidement mis sur la table et conclu: la liberté de l’athlète contre celle du plus grand trafiquant d’armes russe, Viktor Bout, condamné et détenu aux États-Unis.
Deux cas parmi tant d’autres. Tant ces agissements sont d’odieux leviers de négociation qui ont permis aussi à des groupes terroristes de renflouer ainsi leur caisse par centaines de millions d’euros.
Ne pas céder pour que cela ne se reproduise plus ? Les états voyous ou ces groupuscules s’en moquent éperdument. Face à l’intransigeance de la Maison-Blanche, l’Américain James Foley a été exécuté en août 2014 devant les caméras de Daech.
Un État digne de ce nom doit venir en aide à tout citoyen en difficulté. L’État est là pour le protéger. La Cour constitutionnelle tient le dossier entre ses mains et l’a suspendu ? Nous sommes dans un État de droit. Mais, entre ses mains, elle a aussi la vie d’un homme.