Police : le jeu de dupes
Le policier Thomas Monjoie a-t-il été tué en raison d’une montée continue des violences à l’égard des policiers ?
Publié le 29-11-2022 à 06h00
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Depuis cette attaque terroriste du 10 novembre qui a coûté la vie au policier et au cours de laquelle son collègue a été blessé, l’emballement émotionnel a pris le pas sur l’analyse de la situation. Dès le lendemain de l’attaque, les syndicats policiers ont programmé la manifestation de ce lundi 28 novembre au nom de "la violence contre la police." Est-ce vraiment le manque de respect à l’égard de l’uniforme qui a abouti à ce drame ? Aucunement quand on s’intéresse au profil de l’auteur présumé. Yassine M. est un islamiste radical, connu pour son prosélytisme en prison et dont l’environnement familial semble adhérer aux mêmes idées.
En quoi la mise en place d’une politique "tolérance zéro" aurait pu freiner le terroriste dans sa volonté de s’attaquer à une cible de choix pour les islamistes radicaux ? Strictement rien si on tient compte de la détermination de l’auteur qui a attaqué les deux policiers et qui disposait même d’un second couteau pour parachever son acte.
Néanmoins, le malaise au sein du corps de police est bien présent et il s’est exprimé massivement ce lundi dans les rues de Bruxelles.
Mais ce qui dérange aux entournures de tout ce qui a été négocié depuis ce dramatique 10 novembre, c’est que rien n’a réellement été mis en place afin que ce type d’attaque ne se reproduise. Le front commun syndical a posé trois exigences: "tolérance zéro", "statut plus attractif" et "régimes de pension". Thomas Monjoie a-t-il été tué parce que ces revendications n’étaient pas prises en compte par le gouvernement ?
Non, pourtant le gouvernement fédéral y a aussi apporté sa touche en s’engouffrant dans ce jeu de dupes. De sa propre initiative, il a rapidement promis un plan d’actions et des moyens. Ce qui lui permettait de calmer les syndicats et de sauver le ministre de la Justice d’un gouvernement en quête de stabilité.
S’est-on à un moment interrogé sur le suivi de Yassine M. ? S’est-on interrogé sur ce qui n’a pas été ce matin-là pour qu’on laisse cet individu menaçant et fiché en liberté ? La question a été évacuée tant par le gouvernement que par les syndicats. En rien les négociations entamées suite au meurtre de Thomas Monjoie ne permettront que ce type d’attaque ne se reproduise.