Le temps long des attentats
La dernière ligne droite est entamée avant l’ouverture du procès des attentats de Bruxelles: ce sera dans une semaine, le lundi 5 décembre. Mais avant cela, il y aura ce mercredi la composition du jury.
Publié le 28-11-2022 à 06h00
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Plus de six ans après les faits, les victimes vont peut-être pouvoir tourner une page lorsque le verdict sera prononcé. Le chemin aura été long et tortueux pour ces victimes qui ont eu à affronter un système qui n’avait jamais envisagé un tel cas de figure. L’administration, les experts médicaux, les assurances ont agi parfois de manière méprisante, trop tatillonne face à des personnes qui avaient perdu pied…
Lorsqu’un accident ou un attentat se produit, les services de sécurité et de secours doivent d’abord tenir compte d’un "suraccident" lorsqu’ils organisent les secours. Dans la suite des attentats de Bruxelles, le danger n’était pas forcément là où on l’imaginait. De nombreuses structures ont insécurisé les victimes, les ont fragilisées en ne leur permettant pas de se reconstruire dans la sérénité.
Une des inconnues de ce procès, c’est sa durée. En raison de l’obstination des "organisateurs" de ce procès (services de sécurité et SPF Justice notamment), l’ouverture a été reportée de deux mois suite à l’arrêt prononcé par la présidente qui demandait le démontage du box des accusés jugé contraire au respect des droits humains.
L’échéance, ce sont les vacances d’été. Il faut donc plier ce procès pour le 30 juin. Est-ce encore envisageable ? Oui parce que ce procès devrait être moins long que celui des attentats de Paris. Ils sont 8 à s’asseoir sur le banc des accusés contre 14 à Paris.
Le procès de Paris a aussi été reporté à de nombreuses reprises en raison du Covid contracté par plusieurs accusés. Généralement, ces reports étaient d’une semaine à 10 jours. Le virus devrait être moins contrariant pour ce procès.
Le nombre de victimes est aussi moins important qu’à Paris. Et, parmi les victimes et parties civiles des attentats de Bruxelles, on ne ressent pas une réelle envie de venir témoigner massivement. À Paris, les témoignages s’étaient étalés pendant 7 semaines.
Reste une inconnue: le jury populaire. Il faudra user de pédagogie par moments pour lui expliquer les mécanismes de ce procès hors-norme et cela peut prendre du temps…