Notre édito : la Wallonie reboostée par Legoland
C’était il y a six ans. Un bain de sang social endeuillait la Wallonie. Avec la fermeture de l’usine Caterpillar, à Charleroi, plus de 2 000 emplois passaient à la trappe.
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- Publié le 31-08-2022 à 08h30
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La Wallonie avait ensuite financé la mise en place de la cellule Catch, qui devait identifier des pistes de solutions pour trouver un repreneur pour le site. Après des centaines de rencontres avec des groupes industriels dans différents secteurs, les 100 hectares laissés libres devraient donc accueillir le parc d’attractions Legoland, attendu pour 2027. Une annonce officialisée hier en grande pompe, dans le Lego Discovery du centre commercial bruxellois Docks. Avec la signature d’un protocole d’accord par le groupe Merlin Entertainments, la Région wallonne et l’État fédéral.
Le conditionnel reste néanmoins de rigueur en cette période d’inflation. Si le Codeco spécial Energie qui se réunit ce mercredi pour discuter de la crise du prix de l’énergie (ne rêvons pas à un plan déjà bien ficelé), l’augmentation du coût des matériaux de construction pourrait, elle, venir perturber la réalisation de ce 14e parc Legoland. Une clause de sortie mutuelle permet, en effet, aux investisseurs de se retirer du projet si les coûts explosent de manière déraisonnable.
Reste que les autorités croient dur comme fer en la concrétisation de ce projet sur l’ancien site Caterpillar. Si"la plupart des travailleurs de Caterpillar ont retrouvé un emploi aujourd’hui", selon le bourgmestre Paul Magnette, n’aurait-on pas pu attendre quelques mois (et la fin de la clause) pour annoncer le projet?"Nous ne serions pas ici si nous n’avions pas confiance en ce projet", a dit le CEO du groupe Merlin, propriétaire de Legoland.
Ce projet, en tout cas, constitue le deuxième plus gros investissement en Wallonie de ces dix dernières années. On évoque la création de plus de 1000 emplois, dont 800 directs et la plupart au profil infra-qualifié. Ce qui va redonner vie (et de l’espoir) à une Wallonie émaillée par plusieurs bains de sang sociaux ces derniers temps.
Loin de l’image parfois véhiculée de manière négative par certains de ses détracteurs, Charleroi devrait ainsi devenir "LA" nouvelle destination touristique. Avec deux millions d’entrées par an, cela va booster le développement de la Région indirectement. Car il faudra accueillir et loger ces visiteurs...