La police, enjeu des extrêmes
Une femme de 21 ans succombe à ses blessures dimanche 5 juin, touchée d’une balle dans la tête la veille à Paris lors d’un contrôle de police qui a mal tourné. Une organisation chaotique de la finale de la Ligue des champions au stade de France de Saint-Denis avec un ministre de l’Intérieur qui accuse des supporters sans billets. Une Première ministre qui suggère à une femme handicapée de trouver un travail pour subvenir à ses besoins. Les occasions de taper sur Emmanuel Macron et son gouvernement auront été nombreuses pour ses opposants durant cette campagne électorale.
Publié le 11-06-2022 à 06h00
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De part et d’autre, les candidats ont rebondi sur ces événements pour inciter leur électorat à se déplacer dans les urnes ce dimanche 12 juin pour élire les députés français. Sur la question de la police notamment, les divergences de point de vue des candidats sont marquantes et ont créé la polémique des deux côtés de l’échiquier politique. Pendant que Jean-Luc Mélenchon déclare que "La police tue" sur Twitter, Marine Le Pen indique au micro de BFM TV vouloir instaurer une "présomption de légitime défense" pour les policiers qui font usage de leurs armes à feu.
Fabien Escalona, journaliste politique à Médiapart évoque une " dramatisationde l’enjeu politique" suite à une campagne assez terne. "Cela peut amener une partie des Français à se déplacer aux urnes en fonction de l’enjeu du moment" commente le politologue enseignant à Science po Bordeaux Ludovic Renard. Pour cette raison, la candidate du Rassemblement National a tenté de se saisir de l’enjeu sécuritaire. "La France a donné le spectacle de ce qu’elle est en train de devenir, c’est-à-dire une zone de non-droit général." clamait-elle suite aux débordements aux abords du stade de France, jouant sur la peur de ses électeurs. Les déclarations de Jean-Luc Mélenchon servent également sa cause électorale. "Ses propos sur la police qui tue visent très certainement à remobiliser l’électorat jeune des banlieues, populaire et qui n’entretient pas forcément de bonnes relations avec la police." souligne Étienne Criqui, professeur de science politique à l’université de Lorraine.
Pour développer les idées et programmes des différents partis pour ces législatives, il faudra sans doute attendre une éclaircie entre deux polémiques.