Tronc commun: de nouveaux référentiels pour rendre plus de sens à l’école
Moderniser les savoirs, savoir-faire et compétences enseignés à l’école obligatoire jusqu’en fin de troisième année: tel doit être l’enjeu, essentiel et nécessaire, des nouveaux référentiels.
Publié le 08-06-2022 à 06h00 - Mis à jour le 08-06-2022 à 12h35
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/L3OWPISZEVECBLB3IFN4E4DWGQ.jpg)
Le texte devra encore passer l’écueil du vote parlementaire en séance plénière. Il n’empêche, l’accueil réservé – majoritairement – ce mardi en commission de l’Éducation donne une indication sur l’issue de ce vote: sauf énorme surprise, les nouveaux référentiels du tronc commun entreront en vigueur dans le premier degré de l’enseignement primaire dès la rentrée prochaine (lire page 4).
L’enjeu est de taille. Dans une société marquée par une évolution effrénée, il était nécessaire de mettre à jour les références, c’est-à-dire de moderniser les savoirs, savoir-faire et compétences censés permettre aux nouvelles générations de découvrir, comprendre et s’approprier la société qui les entoure. Dans une école souffrant d’un déficit de légitimité ou d’une perte de sens aux yeux d’un nombre grandissant d’individus, il était en d’autres termes essentiel de faire mieux correspondre l’école – et ce que l’on y apprend – au monde actuel.
Un éveil linguistique renforcé, une véritable place donnée au numérique, une approche de l’orientation plus pédagogique à travers, notamment, un parcours devant permettre à l’élève d’opérer un " choix plus éclairé " de filière: les sources de modernisation des (futurs) acquis, mais aussi de revalorisation du qualifiant, sont nombreuses. Et l’on peut s’en réjouir.
En outre, ce bagage commun à l’ensemble des élèves ainsi " redéfini et renforcé " doit aider à lutter contre les inégalités au sein de notre système scolaire.
Sur le papier, donc, le menu est alléchant. Mais il faudra toutefois pouvoir encore apporter des réponses à certaines questions.
La plus sensible concerne l’offre d’enseignement en troisième année du secondaire: c’est un véritable casse-tête qui se trame là, où, justement, les effets de cette révolution seront les plus conséquents. Car que vont devenir celles et ceux qui enseignent à ce niveau dans le qualifiant? Et à l’inverse, dans le contexte de pénurie que nous connaissons, où va-t-on trouver des profs de cours généraux en suffisance pour compenser le basculement que cette refonte va opérer?
La mise en place progressive du tronc commun et de ses nouveaux référentiels nous permet d’encore y réfléchir. Mais gageons que les premiers concernés voudront des réponses avant l’horizon 2028-2029, c’est-à-dire celui visé pour une implémentation complète de " l’école du tronc commun « .