La liberté, pas à pas
Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de la liberté de la presse. De but en blanc, on pense directement à cette liberté première, celle qui donne au journaliste la liberté physique d’accomplir son travail d’information.
Publié le 03-05-2022 à 06h00
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Celle-là même qui est bafouée dans de nombreux pays ou les professionnels de l’information sont purement et simplement exécutés par les pouvoirs en place, par les mafias et les truands, parfois les deux réunis.En 2021, le recensement officiel fait état de 45 journalistes assassinés dans le monde.C’est mieux qu’en 2020… Mais c’est de trop.À ceux-ci, on peut ajouter les 365 qui croupissent dans les geôles d’États très sourcilleux quant à leur image.
Des pratiques aussi brutales qu’inacceptables. Où la violence physique est la seule réponse que peut avancer un pouvoir d’une imbécillité crasse.
Et puis, il y a cette liberté muselée de façon moins violente, où ne peuvent s’exprimer que les médias autorisés.Celle qui donne l’impression d’être mais qui n’est pas. Et si l’envie prend un média de transgresser ces règles, il retourne à la case départ. Dans une guerre et un pays tout proches, prononcer le mot guerre suffit à vous envoyer au cachot.
La liberté de la presse bafouée, on la décèle plus intrigante, plus insidieuse dans le chef d’actionnaires omnipotents régnant sur des empires médiatiques, d’hommes politiques ou mouvements intolérants. Là, les journalistes doivent lutter pas à pas et solidairement pour préserver leur plume libre et ne pas céder à cette dangereuse dérive qu’est l’autocensure.
Mais la liberté de la presse, c’est aussi sa diversité et son accessibilité.Cette diversité si difficile à cultiver devant les impératifs de rentabilité dans un marché rétréci de lecteurs et de rentrées publicitaires. Confisquées par ces géants des réseaux où de plus en plus de gens aiment s’alimenter gratuitement mais non sans danger.
Oui la liberté de la presse peut se tarir progressivement sans que l’on ne s’en rende compte.Faute de moyens, faute de temps.Si les gouvernants jouent un rôle indéniable dans la culture et la préservation de la liberté de la presse, les journalistes eux-mêmes doivent en être les premiers défenseurs.
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