La débrouille, encore et toujours
À la mi-mars, la France annonçait la mise en place d’un plan « Covid long » comportant, entre autres, une campagne de communication à destination du grand public et du personnel soignant ainsi que l’ouverture de centres spécifiques pour une prise en charge multidisciplinaire.
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Publié le 27-04-2022 à 06h00 - Mis à jour le 27-04-2022 à 09h03
L’Italie assure le suivi des personnes atteintes d’un Covid de longue durée dans des cliniques de jour. L’Allemagne leur a ouvert les portes des centres de revalidation. La « Spike d’or » de la meilleure prise en charge du Covid long revient au Royaume-Uni, sans doute le pays le plus proactif. Dès octobre 2020, le National Health Service, le système de santé britannique, planchait sur un plan de traitement clair et personnalisé, le développement de cliniques spécialisées sur tout le territoire, un service de réadaptation en ligne…
Et en Belgique? Les personnes qui souffrent de lourdes séquelles post-coronavirus qui les privent de vie sociale, les empêchent de travailler depuis parfois près de deux ans, attendent toujours des actions concrètes après des mois d’errance médicale. Avec un potentiel de 400000 personnes victimes du Covid long, il y a pourtant là un enjeu de santé publique même si toutes ne nécessitent pas un important suivi médical.
Pour trouver un soutien, une aide, c’est le bouche-à-oreille qui fait office de guide line: tel spécialiste obtiendrait de bons résultats en administrant à ses patients des anticoagulants, tel médecin généraliste est bien documenté sur le Covid long, tel hôpital a mis en place une unité pluridisciplinaire de revalidation, un autre mène une étude portant sur la revalidation neuro-cognitive… Le règne de la débrouille, encore et toujours, un an après que le Covid long ait été reconnu par les autorités du pays.
Un trajet de soins, annoncé pour l’été, apporte un peu d’espoir mais combien de temps faudra-t-il encore pour que la prise en charge pluridisciplinaire, le remboursement des soins soient opérationnels? Et comment justifier un tel retard auprès de ces personnes qui ne peuvent parfois plus lire, écrire ou faire le moindre effort sans être exténuées alors qu’elles auraient déjà récupéré une grande partie de leurs facultés si un Covid aigu les avait conduites à la case soins intensifs? La revalidation Covid post-soins intensifs, elle, ne se fait pas attendre…
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