Rythmes scolaires: 900.000 jeunes retiennent leur souffle
L’heure est à l’histoire. Ce mercredi, le projet de décret réformant les rythmes scolaires va connaître son épilogue. C’est à l’ensemble des députés réunis au sein du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qu’il convient, désormais, de se prononcer sur la question… et de faire preuve de responsabilité.
Publié le 30-03-2022 à 06h37
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Si ce projet reçoit un vote favorable, ce sont 900 000 enfants scolarisés en Fédération Wallonie-Bruxelles qui vont recueillir les nombreux bénéfices hérités de ces nouveaux rythmes scolaires, appelés à mieux respecter le rythme biologique des enfants, à mieux répartir – et favoriser – les périodes de repos et celles d’apprentissage, à réduire le décrochage scolaire durant l’été, à aider plus globalement à lutter contre les inégalités.
Mais il ne serait pas juste d’ignorer les difficultés que cette réforme va engendrer pour quelques milliers de familles ayant fait, pour bon nombre d’entre elles, le choix de scolariser un enfant dans une école relevant d’une autre Communauté. Les craintes que cela suscite sont légitimes. Toutefois, il serait intolérable qu’elles prennent en otage le bien-être du quasi-million d’enfants scolarisés dans les écoles francophones.
Ces derniers jours, pourtant, des voix – parfois agressives – se sont élevées en ce sens. Si elles ne remettent pas en cause les fondements de la réforme, elles en appellent à repousser, une nouvelle fois, sa mise en œuvre.
Il est vrai que, pour un dossier posé sur la table depuis 30 ans, attendre une année de plus aurait pu être envisagé. Mais pour quel motif? "Laisser la possibilité à la Flandre d'emboîter le pas"? Un non-sens. Des travaux exploratoires ont été entamés au nord du pays. Il en résulte deux constats: si l'ensemble des pédagogues y voient un bénéfice réel pour les élèves, l'ensemble des acteurs de l'école en Flandre n'y sont pas favorables. Dès lors, croire que le ministre Ben Weyts, du parti séparatiste N-VA, va contre l'avis de ses électeurs prendre une décision qui n'est pas au programme du gouvernement flamand, dans le seul but de faire plaisir à quelques familles francophones, relève d'une totale naïveté. Ou d'un argument fallacieux. Le seul résultat qu'un report entraînerait serait celui de déplacer à mars 2023 ce débat actuel et surtout stérile.
Voilà trois décennies que cette réforme se fait attendre. À présent qu’elle est portée par une ministre, Caroline Désir, qui a fait du bien-être des enfants sa priorité, il est temps! Pour, dans la foulée, s’attaquer à la réforme des rythmes journaliers. En espérant que cet autre chantier aboutisse avant 30 ans!