Guerre en Ukraine: vous n'êtes pas obligés d'avoir peur
En tant qu'Européens, nous n'avons jamais connu que la paix. Il est normal que le sectre d'un conflit majeur nous tétanise.
Publié le 24-02-2022 à 13h30
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Pour les Occidentaux, l’émotion est immense. C’est la guerre. Pas une guerre parmi d’autres. C’est la guerre, en ce sens que celle-ci, même si elle ne se déroule pas sur le sol d’un pays membre de L’UE, nous concerne, en tant qu’Européens, de très près.
L’Ukraine est au cœur du continent, c’est la porte à côté. Ce pays a dit, et répété, qu’il souhaitait rejoindre l’OTAN et l’Union européenne. Et c’est cet État que Poutine entend démembrer aujourd’hui, sous les yeux impuissants de l’OTAN, de l’Union et du reste de la communauté internationale. Tout faux mouvement de part et d’autre pourrait provoquer une catastrophe d’une ampleur à peine imaginable. Lâchons le mot : Poutine est aujourd’hui tout à fait capable de brandir la menace d’une guerre nucléaire pour tenir à bonne distance les alliés de l’Ukraine, Européens et Américains en tête.
Dans ces conditions, il n’y a aucune honte, en tant que citoyen européen, à avoir peur. De celle qui noue la gorge et fait flotter, dans un coin de la tête, des idées de fuite précipitée à l’écart de la civilisation. La très grande majorité des citoyens européens n’ont jamais connu que la paix, mais nous sommes nombreux à garder en mémoire les horreurs des deux guerres mondiales qu’a essuyé le continent au cours du XXième siècle. Les vieux cauchemars ne s’oublient pas comme cela. Et que cette peur ressurgisse devant le délire impérialiste orchestré par Vladimir Poutine n’est pas une manifestation paranoïaque : c’est un réflexe de survie, sur lequel l’être humain a peu d’emprise.
Mais, passé le choc, il convient de s’intéresser aux premiers concernés par ce conflit déjà majeur, à savoir les Ukrainiens. Ceux-ci ne se laissent pas aller à la panique, un peu à l’image du président Zelensky qu’ils ont élu en mai 2019. Cet ancien humoriste, qui a cherché au début de son mandat à négocier avec les séparatistes prorusses, a finalement promis à son peuple de ne pas céder face aux menaces de Poutine. De quoi rendre fou le maître du Kremlin, qui se venge, et dans les grandes largeurs. En attendant, les Ukrainiens n’ont pas le choix : il faut bien continuer à vivre, même sous les bombes. Pour eux, la guerre est là depuis huit ans. À quoi bon la peur, en plus du reste?