Convaincre les profs de rester
Après avoir maintenu la tête hors de l’eau face au variant Delta en fin d’année dernière, nos écoles se retrouvent cette fois immergées par Omicron, lequel plonge désormais élèves et membres du personnel de l’enseignement au cœur d’une vague épidémiologique sans précédent.
Publié le 26-01-2022 à 07h45
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Des quatre coins de Wallonie, les nombreux témoignages qui émergent interpellent. Classes à demi vides, écoles à moitié closes ou encore équipes éducatives noyées tant par le virus que par les quarantaines: nos écoles sont littéralement en train de couler. Au point que le ministre fédéral de la Santé lui-même, d’ordinaire intraitable lorsqu’il s’agit d’évoquer la participation du scolaire à l’effort de crise, plaide désormais pour des assouplissements.
Toutefois, si l’on ne peut décemment nier l’impact de la crise – et des mesures prises pour tenter d’en sortir – sur cette situation fort compliquée, il ne faudrait pas non plus que celle-ci camoufle les problèmes réguliers, structurels, auxquels les écoles font traditionnellement face en cette délicate période de l’année.
Sujet qui revient inlassablement sur la table depuis de trop nombreuses rentrées, le problème de pénurie qui frappe certaines fonctions de notre enseignement n’est, en effet, pas près de s’arranger. Et l’on se demande déjà comment, en septembre 2026, quand ne sortira aucun nouvel enseignant du fondamental ni du secondaire inférieur suite à l’allongement des études tel que décrété par la réforme de la formation initiale récemment votée, les directions d’école feront pour engager.
Notez, cette réforme est justement l’un des outils avancés par le politique afin de lutter, précisément, contre la pénurie. En revalorisant ceci, l’objectif est notamment de pouvoir attirer de nouveaux profils qui (ne) se destineraient (pas encore) à l’enseignement. Mais plus que la formation, c’est essentiellement l’entrée en fonction qu’il convient de revaloriser. Il n’est pas normal que tant de jeunes profs quittent leur classe dès les premières années, dégoûtés. Car contrairement aux idées reçues, ceux-ci ne demandent pas à être mieux payés. Non, ce qu’ils réclament, ce sont des conditions de travail améliorées. Des classes moins bondées, des horaires mieux agencés, bref, de quoi les convaincre de rester. Or, à l’écoute de certains discours récemment prononcés, cela semble loin d’être gagné. Comment dès lors les convaincre de ne serait-ce que s’engager?