Le Codeco, Quentin Dujardin et la fin du monde dans le même Presse-Citron
Quand le Codeco réussit l’impossible...unifier la Culture
Publié le 30-12-2021 à 17h00
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Merci encore aux sociétaires du Codeco qui, par l’absurdité de leurs mesures, ont soudé un milieu culturel qui n’avait aucune cohésion jusqu’ici, fractionné en un nombre incalculable de fédérations et d’associations professionnelles, incapable de se mobiliser et de faire cause commune. Voilà qu’aux côtés des artistes malmenés, des dizaines de directeurs de lieux culturels, habituellement avachis par la paperasse, la gestion journalière et la chasse aux subsides, se sont réinventés en figure d’héroïsme et de résistance. C’était impossible, ils l’ont fait.
Quentin Dujardin, le pionnier de la révolte

Alors que certains cinémas bravaient les interdits du Codeco (avec PV de la police par endroits), j’ai repensé à Quentin Dujardin et à son concert de guitare organisé en l’église de Crupet devant 15 personnes (c’était la norme pour le culte), concert aussitôt stoppé par la police, d’où un coup de gueule mémorable de l’artiste devant les caméras de télé. Un acte alors isolé mais plein de panache. Le Parquet namurois avait laissé tomber. C’était en mars… 2021. Toujours se souvenir d’où on vient.
Conseil d’État 1 – Codeco 0 (à quand le prochain match?)
Sans le vouloir, le Codeco a aussi rappelé aux Belges l'existence de cette institution un brin obscure dénommée Conseil d'État, plus haute instance administrative du pays, mais capable elle aussi décider en urgence. "Conseil d'État 1 – Codeco 0", pouvait-on écrire mardi après-midi. Eh oui, la séparation des pouvoirs fonctionne encore en Belgique, il suffit de s'en servir. À moins qu'à ses prochaines agapes, le Codeco ne décide de fermer… le Conseil d'État.
Rions ensemble de la fin du monde

Inévitable, la fin du monde? On est prêt à le croire en regardant l'hilarant et effrayant Don't look up, film américain produit par Netflix (mais également sorti en salles ce mercredi). Deux scientifiques découvrent qu'une météorite destructrice va percuter la Terre dans les six mois. Difficile toutefois de mobiliser une Maison-Blanche obsédée par les sondages ou d'alerter l'opinion publique baladée par les réseaux sociaux. Satirique, mais surtout réaliste. Le dénouement? Il n'y aura pas de Don't look up 2.
Parfois, il faut savoir jouer sur les mots

En France, les mesures Covid ont limité les spectacles à 2 000 personnes en intérieur. Jauge dont sont toutefois exemptés les… meetings politiques (la Présidentielle est en vue). Des artistes comme Grand Corps Malade ou Julien Doré se sont donc proclamés candidats à la Présidence et ont changé "en concert" par "en meeting" sur leurs affiches. Défiant à sa façon l’absurdité ambiante, chez nous, le centre culturel d’Ottignies s’était rebaptisé "centre commercial". Il pouvait donc… ouvrir. Prière de passer un coup de gel sur les caddies après usage.
EN BREF

VARIANT POLAIRE
Je lis que deux tiers des 25 personnes travaillant à la station polaire Princesse Élisabeth, située en Antarctique, ont été contaminés par le Covid. La faute sans doute aux ours blancs qui négligent de porter le masque et aux manchots qui refusent le vaccin.
LE BOUCHEZ DE LA CULTURE
En début de semaine, le président du MR Georges-Louis Bouchez avait fustigé la désobéissance civique du monde culturel. Alors que si le Codeco avait interdit les courses automobiles, il aurait hurlé à l’abus de pouvoir.
LA MALÉDICTION DU RAIL WALLON
Le chantier du tram (12 km prévus) à Liège s’embourbe dans les retards. Pour sa jonction avec le RER wallon, il faudra patienter une petite centaine d’années.