Manif: « Marche pour la liberté », le droit à la contestation
Des manifestants aux profils et aux revendications hétérogènes se rendront une fois encore dans les rues de Bruxelles ce dimanche, pour participer à ce qu’ils appellent la "Marche pour la Liberté".
Publié le 19-12-2021 à 07h47
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Seront-ils des centaines, des milliers, des dizaines de milliers? Il demeure compliqué d’en mesurer l’ampleur. Les chiffres de fréquentation des deux premiers cortèges ont d’ailleurs fait l’objet de discussions, les estimations de la police étant jugées comme largement sous-évaluées par les organisateurs. De quoi alimenter, auprès d’une partie des participants, cette idée selon laquelle le pouvoir, et avec lui les médias qui lui seraient assujettis, chercherait à mettre la mobilisation sous l’éteignoir.
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Le risque existe, en cette période de doute, d’incertitude et parfois de colère, de se raccrocher à des explications spécieuses, à une vision du monde qui n’a que l’apparence de la cohérence. L’histoire de cette pandémie est complexe, requiert de la nuance et de la prudence plutôt que des certitudes.
Mais cette complexité ne peut devenir un prétexte pour nier la légitimité de toute critique sur la gestion de la crise sanitaire.
Qualifier de complotiste, d’extrémiste ou d’inconsciente toute personne qui exprime sa désapprobation, c’est aussi tomber dans la facilité. Il existe, sans doute, des raisons légitimes de refuser l’usage d’un pass sanitaire, de craindre l’obligation vaccinale, de déplorer les profits de l’industrie pharmaceutique, pour citer quelques exemples.
Par le biais d’organismes comme les syndicats ou la Ligue des droits humains, au niveau politique, à travers les médias ou la société civile, les discours critiques ont émergé depuis le début de la crise sanitaire.
Une autre forme de contestation prend forme, de façon moins cadrée, moins institutionnelle. Elle s’exprime dans la rue, émane de citoyens de tous horizons. Pour autant que les critiques ne se fondent pas sur des idéologies nauséabondes ou des théories du complot, le pouvoir politique doit aussi entendre cette opposition-là, sans la snober, en évitant de catégoriser à outrance.
Ne pas entendre des critiques constructives, c’est aussi courir un risque pour la démocratie, celui de voir une part de la population ne trouver une oreille attentive qu’auprès de partis ou mouvements infréquentables. Dont il faut éviter de laisser les idées foisonner, à l’instar des variants qui se développent là où le virus circule abondamment.