On n’attend plus que Macron
En l’espace d’une semaine, la course à la présidentielle française s’est enrichie de l’officialisation de deux candidatures.
Publié le 06-12-2021 à 06h18
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Et non des moindres puisqu’à eux deux, Éric Zemmour et Valérie Pécresse représentent près de 25% des intentions de vote au premier tour.
Première femme candidate dans l’histoire du parti républicain, Pécresse aura fort à faire pour essuyer l’affront encaissé par son parti en 2017 lorsque François Fillon avait été débarqué dès le premier tour. Elle devra à la fois rassembler l’électorat de centre droite, tenté de suivre Emmanuel Macron, et celui nettement plus à droite (les 40% de Ciotti au 2e tour démontrent qu’ils sont nombreux) très courtisé par Zemmour et Le Pen.
À cinq mois du premier tour (le 10 avril), on atteint la douzaine de candidats déclarés à l’Élysée. Il n’en manque désormais plus qu’un sur la liste, le principal, Emmanuel Macron. Il n’existe en fait pas de véritable règle pour l’annonce de la candidature du président sortant. La date limite est cependant fixée au 26 février 2022.
Même si cela ne faisait guère de doute, François Mitterrand n’avait officialisé son engagement pour un second mandat que le 22 mars 1988, soit un mois avant le premier tour. En 2002, Jacques Chirac était sorti du bois début février, Nicolas Sarkozy avait attendu le 15 février en 2012.
Emmanuel Macron a en fait l’opportunité d’être au-dessus de la mêlée en ce moment. Les sondages de popularité publiés en novembre lui accordent un taux de satisfaction de 44%, soit autant qu’en début de mandat en 2017. Aucun de ses prédécesseurs n’avait fait aussi bien à 5 mois d’une éventuelle réélection. Sa façon de tenir la barre durant les différentes vagues épidémiques est reconnue, sa politique du "quoi qu’il en coûte" a permis de soutenir l’activité économique et le pouvoir d’achat. Des résultats qui pourraient peser plus lourd dans la balance que les problématiques liées à l’immigration et à la sécurité dont s’abreuvent ses principaux concurrents.
Macron se déclarera-t-il d’ici le Nouvel An, juste avant de présider pour 6 mois aux destinées de l’Union européenne? Possible. Lui qui manie et apprécie profondément la confrontation et le débat contradictoire est sans doute avide de descendre dans l’arène.