Durable, équitable et wallon
Les concepts d’alimentation durable et de commerce équitable sont au cœur de notre actualité. S’ils se parent généralement d’une empreinte exotique, les enjeux qu’ils véhiculent ne s’arrêtent pas aux seules populations du Sud.
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Publié le 09-10-2021 à 06h22
Que du contraire!
Ainsi, selon les derniers chiffres publiés par l’Office national de statistiques, en 40 ans, la taille moyenne des exploitations agricoles wallonnes a pratiquement triplé: de 21 hectares en 1980, leur taille atteint désormais 58 hectares (chiffres pour 2019)! Leur nombre, en revanche, ne cesse de diminuer: de 37 843 exploitations recensées en 1980, elles n’étaient plus que 12 733 en 2019; de quoi maintenir un certain équilibre au niveau du sol puisque, de 783 165 hectares exploités en 1980, la Wallonie en compte encore 733 715. Plus inquiétant, la main-d’œuvre du secteur a, elle aussi, drastiquement chuté: de 60 141 agriculteurs en 1980, la Wallonie n’en comptait plus que 22 424 en 2016: à peine plus d’un tiers!
En d’autres termes, les exploitations agricoles wallonnes sont aujourd’hui moins nombreuses, emploient moins de personnel, mais sont de plus en plus étendues. Bref, l’agriculture wallonne est de plus en plus intensive. Car comment en serait-il autrement?
À cette question, de plus en plus de Wallons apportent une réponse: le maraîchage.
Sur base des observations du secteur (lire pp. 2-3), la moitié des exploitations maraîchères wallonnes ne dépasse pas les 2 hectares. Dans ces parcelles qui ressemblent plus à des jardins qu’à des champs, les binettes, râteaux, voire les chevaux de trait ont remplacé les énormes tracteurs et autres moissonneuses-batteuses. Pour ces petits exploitants, la diversification des cultures offre une alternative rentable aux pesticides devenus – hélas – nécessaires aux cultures intensives et qui étouffent notre terre. Et si le prix des produits peut se révéler parfois – pas toujours! – plus élevé que ce que l’on retrouve dans certains supermarchés, «l’effort» financier consenti lors de l’achat d’une tomate locale bio est compensé par, d’une part, la qualité du légume acheté et, d’autre part, l’impact direct de cet achat sur notre environnement. Car en sacrifiant quelques euros pour se fournir en légumes frais chez nos maraîchers, c’est tout simplement à notre terre que nous permettons de respirer. Et à nous par la même occasion.