Vaccin obligatoire : plus le choix
Faut-il rendre la vaccination obligatoire pour le personnel soignant? Ce n’est plus vraiment une question... En s’exprimant clairement pour cette obligation à quelques jours du Comité de concertation de vendredi, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, veut pousser ses collègues fédéraux et régionaux à se positionner rapidement sur le sujet et accélérer la prise de décision.
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Publié le 18-08-2021 à 06h16
Les pays optant pour l’obligation vaccinale sont de plus en plus nombreux, des plus grands (France, Italie, Grèce, Royaume-Uni, Hongrie...) au Vatican. Elle semble de plus en plus inéluctable. Faut-il pour autant craindre une mobilisation «à la française» des opposants à cette mesure?
Non. En Belgique, il n’y a pas l’effet électrochoc recherché par Macron qui devait faire face à un taux de vaccination à la traîne. Menacer de ne plus rémunérer le personnel soignant non vacciné, cela devait inévitablement conduire à la fronde qui déferle dans les villes françaises chaque week-end. Mais aussi conduire à un soubresaut du taux de vaccination. Inhumain, impopulaire mais efficace.
Ici, la situation est bien différente. Le taux de vaccination y est bien plus élevé. Ensuite, Vandenbroucke n'a pas avancé de timing. Et puis, surtout, le débat a déjà été mené par les fédérations professionnelles. Celle des CPAS plaidant pour «une vaccination obligatoire de toutes personnes qui travaillent en maison de repos, en contact avec les résidents. kiné, pédicures, coiffeurs compris.» Les fédérations belges des soins de santé rejointes par l'Absym, l'association belge des syndicats médicaux, ont plaidé aussi en chœur pour cette obligation.
En juillet déjà, l’Académie royale de médecine avait recommandé cette vaccination obligatoire. Elle n’avait pas été suivie par la Commission interministérielle de la santé (CIM) du 14 juillet. Non pas sur le fond. La commission avait estimé qu’il restait une «marge de manœuvre» pour convaincre les soignants de se faire administrer le vaccin.
Aujourd’hui, l’argumentation ne suffira plus. On perd son temps à convaincre les plus récalcitrants.
Aux politiques donc à prendre leurs responsabilités. Même si contraindre est éthiquement difficile à accepter et impopulaire, cette fois, c’est un choix politique qui se défend.