ÉDITO | Libérer les brevets
Pour faire face à la nouvelle recrudescence de la pandémie, des efforts additionnels sont demandés aux populations.
Publié le 24-03-2021 à 07h18
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Comme l'Allemagne hier, notre pays va sans doute décider aujourd'hui de restrictions supplémentaires, qu'il aurait peut-être été indiqué d'envisager dès la fin de la semaine dernière. Paradoxalement, il n'est guère question de la vaccination à grande échelle, dont tout le monde s'accorde pourtant à dire qu'elle est la seule manière d'échapper aux griffes du Covid-19. Et pour permettre cette vaccination à grande échelle, c'est-à-dire à l'échelle mondiale, la libération des brevets semble la seule issue raisonnable.
La fermeture, hier encore, de centres de vaccination, faute de doses disponibles, ne fait que renforcer cette nécessité. Car si on a célébré ce mardi de manière un peu emphatique le passage du cap du million de personnes à qui a été administrée la première dose du vaccin salvateur, une simple règle de trois laisse craindre que, si toutes choses restent égales par ailleurs, il s’écoulera encore bien du temps avant que l’équipe des onze millions de Belges soit protégée.
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Incriminée dans les ratés de l’approvisionnement, l’Union européenne durcit le ton: dès ce mercredi, elle entend restreindre l’exportation de vaccins, et plus particulièrement ceux d’AstraZeneca.
La démarche était attendue, puisque la firme anglo-suédoise ne remplit pas ses obligations. Peut-être les monnaies sonnantes et trébuchantes de pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou Israël ont-elles fait perdre de vue à ses dirigeants que, selon un adage romain, pacta sunt servanda, les contrats doivent être respectés.
Mais restreindre la circulation de vaccins n’a guère de sens face à une pandémie mondiale, qui ne cessera que quand le monde entier sera vacciné. Et on n’y parviendra pas aussi longtemps que la protection des brevets servira avant tout à garantir un maximum de profits aux firmes pharmaceutiques. Et à orienter les vaccins vers les pays suffisamment riches pour se les offrir.
Le principe n’avait-il pas été affirmé, quand les États finançaient largement la recherche, que les vaccins, une fois produits, deviendraient un bien public et commun à l’humanité?
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