Action limitée
Les députés chinois ont massivement approuvé, sans surprise, le projet de loi qui empêchera l’opposition de présenter des candidats aux élections à Hong Kong.
Publié le 12-03-2021 à 06h54
:format(jpg):fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/IIYQU75ADJABPCKRZCWOPQG3WI.jpg)
Un point final est mis à la fiction «Un pays et deux système», créée au moment de la rétrocession de la colonie britannique à l’Empire du Milieu, le 1er juillet 1997. Et les mises en garde du Royaume-Uni, des États-Unis, et de l’Union européenne n’y changeront rien.
Les démocraties se retrouvent ainsi confrontées une nouvelle fois aux limites de leur action, face à des pouvoirs autoritaires qui se retranchent derrière leur souveraineté pour mettre à mal les droits humains élémentaires.
Des mises en garde non assorties de sanctions n’ont, par essence, aucune chance d’être suivies d’effets.
Si sanctions il y a, ensuite, il faut qu’elles frappent là où ça fait mal.
Celles qui ont ciblé la Russie, à la suite de l’annexion de la Crimée, le 18 mars 2014, ont d’abord eu des conséquences négatives pour les fruiticulteurs européens, privés de l’accès au marché russe.
Elles n’ont pas empêché la mise sur pied du projet de gazoduc Nord Stream, dont les récents remous autour de l’affaire Navalny, n’ont pas eu raison. Avec la Russie, comme avec la Chine, de puissants intérêts économiques pèsent plus que les positions de principe les plus affirmées.
Le dossier de l’opposant russe, rescapé d’une tentative d’assassinat et réincarcéré dès son retour dans son pays, a donné lieu, lui, à des sanctions ciblées, qui visent des personnalités du régime.
Le mécanisme, sous d’autres latitudes, offre l’avantage de ne pas priver des populations défavorisées d’une aide humanitaire vitale pour elles. Reste posée la question de l’impact réel de telles sanctions.
À chaque fois que les droits humains sont violés, comme ils le sont en Birmanie, les démocraties paraissent bien démunies pour aider celles et ceux qui en sont victimes.
L’Europe elle-même a du mal à balayer devant sa propre porte. Au moins a-t-elle après bien des atermoiements pris à l’égard des démocraties «illibérales» de Pologne et de Hongrie des dispositions aujourd’hui contestées devant la Cour de Justice de l’Union européenne. Mais là, si l’arrêt valide la procédure, les sanctions suivront. Car on reste dans «l’entre-soi».
Dossiers