Service militaire
L’accent mis sur les interventions de l’armée dans la lutte contre la pandémie rappelle son rôle citoyen de service à la population.
Publié le 19-02-2021 à 06h22
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Ce «service militaire» apparaît, en miroir, comme une réponse à celui qui était imposé, jadis, à tous les jeunes hommes, pour une durée variable, réduite petit à petit jusqu’à sa suppression, et à une professionnalisation complète des forces armées.
Ce rôle citoyen de nos militaires n’est pas apparu avec la pandémie. Dans la foulée des attentats sanglants du 22 mars 2016, des hommes armés en uniforme ont été de faction, dans les rues, devant des immeubles «sensibles», classés cibles potentielles.
Si notre pays a, heureusement, toujours été épargné par des aventures militaires, la présence de soldats dans l’espace public, qui inspire plutôt peur et méfiance ailleurs, comme on le mesure pour l’instant en Birmanie, a permis, alors, un rapprochement entre la population et son armée.
Un peu comme pour rappeler le lien existant à l’époque du service militaire obligatoire, qui rassemblait dans une expérience commune des jeunes venus d’horizons complètement différents.
C’est peut-être cette relation de confiance renouée, et aussi l’exemple donné dans l’est de la France, qui a nourri l’idée de déploiement d’un ou de plusieurs hôpitaux de campagne, au plus fort de la première vague de la pandémie.
À ce moment-là, l’armée était déjà engagée dans la lutte contre le coronavirus: il y a un an, c’est l’hôpital militaire de Neder-over-Hembeek qui a accueilli les premiers Belges rapatriés en urgence de Wuhan, et supposés porteurs du virus mortel. Ses moyens ne lui permettaient toutefois pas de répondre à cette attente: elle a, elle aussi, été confrontée à l’impératif général d’économie.
L’effort se prolonge avec la mise en œuvre de ses moyens logistiques et humains pour aider à la vaccination.
L’armée se retrouve ainsi à nouveau au service de la population. Et elle y accumule une expérience qui pourra lui resservir ailleurs. Car les militaires sont aussi souvent en front de bandière, lors de grandes catastrophes naturelles.
Cette armée citoyenne et solidaire participe également à des initiatives de paix, et à des missions de l’OTAN. Elle y a besoin de soutien qui, là, aura forme de remerciement.
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