Le donut

à trente ans. C’est ça, le plan stratégique Get Up Wallonia. Comme le Contrat d’avenir il y a vingt-et-un ans (présenté en 1999 par… Elio Di Rupo, déjà à la tête d’une première coalition arc-en-ciel), le Plan Marshall il y a treize ans: tenter de se projeter au-delà d’une législature, alors qu’on reproche aux élus de s’enfermer dans le court-termisme des échéances électorales.

L'ambition de Get Up Wallonia n'est pas tellement différente de celle du Contrat d'avenir pour la Wallonie, en termes de taux d'emploi et de création de richesses. Mais on ne parlait pas encore de la théorie du Donut, qui sert aujourd'hui de référence claire, aux trois groupes de travail qui suggèrent de «cadrer les mesures (de Get Up Wallonia) selon les limites bio-capacitaires et le plancher social du Donut». Et proposent à la Région de «cartographier le bilan Donut de la Wallonie ».

On ne va pas lancer une nouvelle filière de desserts circulaires entre Thuin et Arlon. Mais il faut quand même se figurer un vrai donut pour comprendre la théorie du même nom, ainsi baptisée par l’économiste britannique Kate Raworth.

Le contour extérieur, ce sont les limites d’un développement économique: le plafond environnemental (les changements climatiques, l’appauvrissement de la biodiversité, l’acidification des océans, etc.). Le cercle intérieur, c’est le plancher social à ne pas franchir (les besoins vitaux, les droits élémentaires).

Entre les deux contraintes, plafond environnemental et plancher social, on est dans le corps du donut. C'est à l'intérieur de ces limites que le développement économique peut s'envisager. C'est l'objectif. La «boussole», dirait Kate Raworth. «L'espace sûr et juste pour l'humanité, dans lequel peut prospérer une économie inclusive et durable». Et c'est rond, parce que l'économie linéaire a vécu. Elle sera circulaire. Et c'est comme ça qu'un dessert riche en cholestérol est devenu le Graal.