ÉDITO | Émeute au Capitole: Trump (ir)responsable!
Scène invraisemblable, ce mercredi, à Washington, où des manifestants ont fait irruption au Capitole pour empêcher la ratification de l’élection de Joe Biden à la présidence.
Publié le 06-01-2021 à 22h45
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«Un dommage mortel peut être infligé à la démocratie américaine»: ces mots, prononcés par le leader du groupe républicain au Sénat, Mitch McConnell, ont pris une résonance particulière, ce mercredi soir, quand des manifestants ont envahi les locaux où les membres du Congrès devaient ratifier l'élection présidentielle qui a consacré Joe Biden. Car le dommage s'est concrétisé, avec les images, pratiquement de guerre civile, transmises depuis le siège où la démocratie états-unienne s'exprime.

Le responsable de ce désastre est celui qui était censé veiller rigoureusement au respect de la Constitution, le président sortant, Donald Trump.
Si besoin en était, l’homme a démontré définitivement qu’il n’était pas digne de la fonction qu’il a occupée et que Barack Obama, il y a quatre ans, lui avait transmise avec élégance, en dépit des insinuations injurieuses que son successeur lui avait précédemment adressées.
Ce mercredi encore, l’homme d’affaires qui a accumulé les faillites a refusé d’admettre son échec électoral, qu’il a continué à attribuer à une fraude massive, dont ses avocats, depuis novembre, ont été incapables d’apporter le moindre début de preuve.
Il a ainsi semé la zizanie jusqu’au cœur de son propre pouvoir, puisque le vice-président qui l’a servilement suivi pendant quatre ans a reculé devant l’instruction qu’il lui avait donnée de bloquer l’élection de son successeur. Ce qui lui a valu d’être immédiatement cloué au pilori.
Le comportement de Donald Trump relève peut-être plus de la psychiatrie que de la politique, car pareil attachement au pouvoir est réellement maladif.
Mais il devra tôt ou tard assumer toutes les dérives auxquelles ses électeurs ont été entraînés et pourraient être entraînés dans les semaines à venir. Au pays où posséder une arme est considéré comme un droit constitutionnel, toutes les dérives sont possibles. Ce qui ne veut pas dire que toutes les dérives doivent être admises.