Mieux sur le vélo
Il aura suffi d’une journée au Tour de France pour rappeler sa dure loi aux gladiateurs qui s’y attaquent. À Nice, ils n’ont pas eu le temps de flâner sur la promenade des Anglais, trop occupés à panser leurs plaies et à pester contre les éléments qui les avaient fait tomber au sol.
Publié le 31-08-2020 à 06h52
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Certains, comme Philippe Gilbert, n’ont pas pu repartir le lendemain. Comme il le dit très bien, les blessures font partie inhérente de la vie de sportifs de haut niveau conscients de l’incertitude de leur destin.
Mais c’est justement parce qu’ils ont voulu éviter le pire que les coureurs se sont ralliés à la demande responsable de Tony Martin et de l’équipe Jumbo-Visma de neutraliser la course, le temps de retrouver le sol plat (mais toujours aussi humide) de la Riviera.
Bien sûr, certains ont déjà critiqué cette attitude. « De mon temps, nous n'aurions pas arrêté», affirment-ils. Certes, mais la décision unanime du peloton tranche avec l'immobilisme d'ASO. L'organisateur de la Grande Boucle s'est d'ailleurs attiré les foudres de beaucoup d'entre eux et c'est logique. Si Christian Prudhomme et son équipe ne sont en rien responsables des pluies qui se sont abattues sur des routes très sèches, les transformant en patinoire, ils auraient pu tirer le frein à main à la place des coureurs.
Cette première étape a, malheureusement, renforcé le sentiment que les responsables de courses accordent, aujourd’hui, la priorité au spectacle que les cyclistes doivent assurer à tout prix. Le Tour de Pologne a déjà été pointé du doigt, les chutes ont plu au Dauphiné (course estampillée ASO), et le virage dans lequel Remco Evenepoel a vu ses rêves 2020 se briser en Lombardie est décrié. Que l’UCI lance une enquête sur ce que Davide Bramati a retiré ce jour-là de la poche du prodigieux Brabançon peut se comprendre. En revanche, il est temps aussi que l’instance internationale se penche sur la dangerosité de cette descente et d’autres difficultés ajoutées par des organisateurs obnubilés par l’idée de durcir les conditions de course. Les champions ne demandent pas mieux qu’assurer le spectacle. Mais sur le vélo.