Fléau puant
Vous sentez cette petite odeur nauséabonde? Ce genre d’odeur qui prend au nez?
- Publié le 05-11-2019 à 07h00
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Celle dont on a pu sentir, une nouvelle fois, les relents dimanche dans l’un de nos stades de foot – à Malines en l’occurrence. Cette même odeur qui s’est emparée la semaine dernière du Sénat en France, avec le vote d’une proposition de loi visant à interdire le voile (entre autres signes distinctifs religieux) pour les accompagnatrices de sorties scolaires. Ou encore celle qui a envahi les audiences records de CNews lors du retour sur antenne d’un Éric Zemmour pourtant condamné pour provocation à la haine raciale.
Cette odeur, c'est celle du racisme ordinaire. Un racisme qui choque autant qu'il indiffère. Un racisme qui fait tâche sur une carte de visite mais que l'on évacue au prix d'une simple pirouette. Et celle-ci consiste bien souvent à «condamner fermement» dans un communiqué pianoté sur smartphone, voire à nuancer dans le chef des plus audacieux: «Ce n'est pas du racisme, c'est du folklore…»
La parole raciste s’est fortement décomplexée ces dernières années et elle ne semble pas près de stagner, que du contraire. Elle continue à se propager lentement, insidieusement, dangereusement.
Peut-être serait-il temps de prendre de vraies mesures. Et pas de donner un petit coup de désodorisant pour masquer cette odeur. Mais plutôt de prendre des mesures concrètes, afin de combattre ce fléau puant qui endigue nos sociétés.