La B.A. de nos défunts

Au calendrier ce samedi, mais dans les faits plutôt hier, le jour des morts s’est substitué à la Toussaint, fête catholique qui honore tous les saints.

Daniel Lapraille
La B.A. de nos défunts
©EDA Claudy Petit

Que la Toussaint soit devenue la journée d’hommage à ses propres défunts n’étonnera personne dans la mesure où pour chacun personnellement, ses morts font évidemment partie de la catégorie des saints inconnus. Cette journée dédiée aux disparus de cette terre ressemble davantage pourtant à une fête, celle de retrouvailles annuelles des familles, dans les frimas des prémices de l’hiver. Les visites sur les cimetières du village de ses origines sont autant de pèlerinages et de rencontres avec des membres plus ou moins éloignés de sa famille. Comme les saumons qui remontent les rivières une fois l’an pour retrouver leurs origines, l’homme apprécie ce retour aux sources empreint de douce nostalgie. Ces moments de mélancolie vécus à travers des anecdotes, des accolades, des rires, des élans d’émotion transforment le cimetière, véritable bande dessinée retraçant l’histoire du village, en place du marché. Le plus souvent d’ailleurs, ces retrouvailles sont prolongées par un café, de la tarte, un remontant en famille ou entre amis pour assumer ces premiers froids, les souvenirs, les regrets, les pardons, les remords, le bilan d’une vie. Au-delà de leur mort, nos défunts participent de la sorte à maintenir des échanges chaleureux et réconfortants entre les vivants. C’est un peu leur bonne action de la journée.

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