Fête des morts

Oxymore s’il en est, que cette «fête des morts». Ça ne rit guère, avouez. Quoique. Faut voir la fiesta le 2 novembre dans les cimetières mexicains.C

Francine DESILLE
Fête des morts
©EdA

hez nous, ça coince. On tire des têtes d’enterrement quasi. Surtout si le décès est récent ou le travail de deuil en cours. Comme ces deux familles médiatisées car elles viennent de perdre un proche par euthanasie: délivrance pour ceux qui sont partis, mais pour ceux qui restent, l’apaisement n’est pas au RDV pour tous. Extérieurement, c’est pareil: peine et gravité. Mais gros contrastes intérieurement. D’un côté, une famille en proie au déchirement, en colère contre les médecins, au point d’ester en justice. L’autre famille sereine (ça n’exclut pas la douleur), gardant l’image de Marieke éclaboussant la TV de son rire, déclarant qu’elle n’irait pas plus loin: le droit, la loi, la liberté, point final. «Tout naturellement», a-t-on envie de dire. Et Marieke, d’avoir, en plus, voulu des obsèques atypiques: salle des fêtes, cercueil rouge, sans oublier le mot pour rire. Oui, on dirait bien que pour oser la bienvenue touche de fantaisie quand la mort est là, il ne faille compter que sur le défunt. Aussi cet Irlandais qui avait préparé son ultime blague: alors qu’on descendait le cercueil, ses proches l’ont entendu crier «Laissez-moi sortir!» dans le même temps que résonnaient des coups comme donnés sur ses quatre planches. MDR l’assemblée. Chouettes, ces au revoir. Alors, à une partie de mes proches, je stipule: «J’veux qu’on rie, j’veux qu’on danse, qu’on s’amuse comme des fous quand c’est qu’on me mettra dans l’trou». Et à l’autre, je dis: «J’irai rire sur vos tombes».

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