Je-m’en-foutisme

En soi, un électrocardiogramme plat pendant 150 jours, ce n’est pas si extraordinaire. Tout le monde se souvient de cette longue parenthèse de 541 jours, en 2011, avant de former une coalition. Serait-ce cette perspective qui donne aujourd’hui aux divers protagonistes l’illusion qu’ils ont encore une éternité devant eux? Qu’ils peuvent laisser venir l’adversaire, faire monter les enchères?

Peut-être, plus ou moins consciemment. Pourtant, ce qui caractérise surtout la situation actuelle, c’est cette absence de (bonne) volonté, cette indifférence dans le chef des présidents de partis. Un blocage assumé. Pour tout dire, une sorte de je-m’en-foutisme…

Oui, la situation actuelle, avec deux partis majoritaires, à l’antithèse l’un de l’autre, au nord et au sud, ne simplifie pas les choses. Reconnaissons-le, c’est extrêmement compliqué. C’est d’ailleurs le résultat d’un positionnement politique délibéré, au moment des élections, tant de la part du PS que de la N-VA.

Mais si personne ne bouge, nous allons tout droit vers de nouvelles négociations institutionnelles, avec les nationalistes flamands en position de force, et une forme plus ou moins avancée de confédéralisme à la clé. Est-ce ce que nous souhaitons? Et il n’est pas du tout certain, dans ce cas de figure, que les Wallons en sortiraient gagnants!

Que l’équation de la formation d’un gouvernement fédéral soit difficile, très difficile, c’est une évidence. Objectivement. Mais si les élus et les présidents de parti sont encore soucieux du peuple et de leurs électeurs – à défaut de se préoccuper de la survie du pays – ils doivent aussi prendre leurs responsabilités, trouver des solutions pragmatiques, sortir de leur confortable tanière du refus. Tout ne va pas si bien en Belgique, sur le plan social et budgétaire, en matière de justice ou de climat. Et la Wallonie est encore un peu moins bien lotie que la Flandre. Alors?