Charrette à bras
Nous sommes en 2035.Pas si loin que cela, finalement. Toutes les grandes villes (encore que la campagne n’existe plus) ont interdit à tout véhicule disposant d’un moteur thermique de pénétrer sur leur territoire.
- Publié le 28-10-2019 à 06h00
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D’ailleurs, la douane veille. Elle a été obligée d’engager des milliers de contractuels, avec mission pour eux de détecter les tricheurs, soit ceux qui veulent faire croire que leur véhicule est mû par une énergie électrique.
C’est que cette dernière coûte de plus en plus cher. Et que disposer d’un véhicule électrique n’est réservé qu’aux plus nantis. C’est un peu comme en 2019: les plus riches roulaient avec de gros 4x4 sans ergoter sur le coût du carburant ou sur le montant de la taxe de circulation. En 2035, le kW/h est devenu hors de prix. Comme les batteries au lithium, par ailleurs. Du coup, moi, responsable d’une entreprise de transport, j’ai loupé la transition électrique. Mais je n’avais pas non plus les moyens de transformer mes camions trente tonnes en véhicules silencieux et non polluants. Du coup, comme tant d’autres, je me suis reconverti dans la charrette à bras. Avec tous les avantages que cela implique: pas de taxe de mise en circulation, pas de taxe de circulation, pas de péage sur les autoroutes puisqu’on ne les emprunte pas, pas de coûts d’entretien du véhicule. Rien que le paiement de mes nouveaux esclaves, les muletiers, qui travaillent douze heures par jour.