18 ans et après ?
La princesse Élisabeth est majeure. L’événement a été célébré en grande pompe. Est-ce toujours de circonstance?
- Publié le 26-10-2019 à 07h33
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Des heures d’émissions spéciales, en radio et en télévision, sur les chaînes publiques et privées, des deux côtés de la frontière linguistique: le dix-huitième anniversaire de la princesse Élisabeth, fille aînée du couple royal, a été érigé en événement national.
Pareil engouement médiatique interpelle.
Le passage à l’âge adulte de la princesse héritière représente un événement politique notable, mais pas essentiel. Sauf imprévu de la vie, son accession au poste de cheffe de l’État n’est pas pour demain, si tant est qu’un jour, elle soit appelée à succéder à son père.
La célébration solennelle de son dix-huitième anniversaire l’a placée déjà à cent lieues des jeunes Belges qui, comme elle, franchissent cette année cette étape de leur vie.
C’est l’âge où beaucoup choisissent leur avenir: celui d’Élisabeth lui semble déjà dicté.
C’est l’âge où certains commencent à travailler: pour la princesse héritière, le début de la vie active pourrait être fort lointain. Au Royaume-Uni, le prince Charles, à 71 ans, occupe son temps dans l’attente du jour où il accédera à la fonction suprême. Et le roi Philippe lui-même n’est entré en fonction qu’à l’âge de 53 ans, à la suite de l’abdication de son père, le roi Albert II.
Dix-huit ans, c’est l’âge de l’insouciance; celui, par exemple, du permis de conduire. Pour Élisabeth, rien de tout cela ne sera aussi simple.
Cela le sera d’autant moins pour elle si on la pare d’ores et déjà de toutes les qualités, comme certains commentateurs courtisans l’ont fait ce vendredi.
Aura-t-elle un jour les qualités indispensables pour régner? Bien malin qui pourrait le dire. La manière dont son père a assumé la fonction a surpris les observateurs qui étaient bien rares à juger le prince hériter apte à l’exercer…
On ne la préparera en tout cas pas de manière appropriée en lui épargnant toute critique, et la mettant à l’abri des aléas de la vie.
Si on le compare à celui de la famille royale néerlandaise, qui paraît vivre avec son temps, le style de notre monarchie apparaît décidément bien compassé.