COMMENTAIRE: Eldorado, et maintenant?
Ce mardi, l’Eldorado entamait sa dernière valse cinématographique. L’Eldorado, c’est un siècle d’histoire filmique, mais pas que...
Publié le 21-12-2016 à 06h50
:focal(544.5x370.5:554.5x360.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/WUYSQBD7FJFM5PKS7RCAUAZCHM.jpg)
Le personnel de l’Eldorado mérite un dithyrambe pour le professionnalisme, la chaleur et le respect avec lesquels ils se sont attelés à la tâche durant tant d’années.
On ne parle pas ici de gestion financière mais bien de proximité avec le client. À l'image de Danielle, au guichet depuis 1995. Amoureuse de son travail, elle a accueilli le spectateur avec le sourire jusqu'au bout. Cela a indubitablement compté dans le cœur des Namurois, où l'Eldorado a tenu, et tiendra toujours, une place à part.
Voilà qui contraste avec le silence radio de Sogefibel. Cette branche du groupe immobilier GH détient depuis le début de cette année un permis qui lui autorise à transformer le n° 40 de la rue de Fer en un complexe mixant commerces et logements. Un précieux sésame qui a, quoi qu'en dise la direction de l'Eldorado, précipité la fermeture du cinéma. Dans l'esprit des Namurois à tout le moins. Ceux-ci ont donc légitimement le droit de savoir ce qu'il adviendra du bâtiment. «On ne communique pas», répond-on froidement du côté de la société.
Peut-être que Danielle, sans travail dès ce mercredi, pourrait envisager une reconversion et dispenser des formations de savoir-vivre téléphonique? Derrière ce mutisme se cachent l’incertitude… et le mépris. La direction de l’Eldo a assuré n’avoir récemment eu aucun contact avec Sogefibel à propos d’un éventuel rachat du bâtiment. Isabelle Vanschel évoquait même la possibilité que le promoteur n’aille pas jusqu’au bout de ses ambitions et revende le permis obtenu.
Spéculer sur l’avenir de ce symbole du centre-ville, voilà un bien piètre nouveau départ, s’il se confirme. En attendant, il est question de cloisonner la façade de l’Eldorado. Une blessure visuelle qui pourrait mettre du temps à guérir… Mais ça, du côté d’Uccle, on semble manifestement s’en moquer.