Défendre Salah Abdeslam, une aubaine qu'il ne faut surtout pas laisser passer !
L'ennemi public numéro 1" est arrêté vendredi. En quelques heures, son avocat devient une star que traquent tous les médias.
Publié le 21-03-2016 à 09h38
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Lorsqu'on arrête un grand criminel, c'est le soulagement, il ne pourra plus nuire (sauf si on le laisse s'évader). Par contre,ilva falloir se farcir son avocat.
Vous avez remarqué ?Dèsqu'il défend un criminel médiatique, un avocat ordinaire devient comme par magie "un ténorparmi les plus réputés de Belgique", "un des plus redoutables pénalistes de son pays", "un as de la procédure". Alors que si ça tombe, son cabinet vivotait,au bord de la faillite.
C'est le syndrome JacquesVergès.A cause de feu cet avocat superstar qui défendait des indéfendables (tels le nazi Klaus Barbie oule terroriste Carlos) etsurtout leur volait la vedette,tout avocat sait que défendre "l'ennemi public numéro 1" est, dans une carrière,une aubaine qu'il ne faut pas laisser passer.
Evidemment, il ne faut pas donner l'impression dese ruer sur le client potentiel, carte de visite tendue à bout de bras, commeun marchand de voitures d'occasion.
Il faut laisser penser qu'on a été sollicité, et qu'on a longuement réfléchi avant d'accepter. Le fameux "cas de conscience" ! Onimagine de suite le plaideur prostré dans son cabinet,torturé par des questions morales etexistentielles:"Dois-je accepter de défendre l'incarnation du mal absolu?" Puis, il regarde par la fenêtre, voit les journalistes et camérasmassés devant son immeuble. Etiltrouve la réponse: "oui, sanshésitation !".
Le look "week-end de chassedans lesArdennes"
Le"Sven Mary show" a donc commencé ce week-end.Il avait déjà le label "avocat de Fouad Belkacem", une référence qui rassuredans certaines maisons deMolenbeek (ou de Forest). L'avocat a d'aborda"fait savoir" qu'il était d'accord de défendre Salah Abdeslam, puisil est apparu face aux médias.
Et quelle apparition !Non mais c'était quoice look "week-end de chasse dans les Ardennes" ?Le parka kaki, le tee-shirt noir et labarbe dedeux ou troisjours. Ne manquait que l'épagneul bretonet la sacoche de cartouches.
Une sorte de mimétisme inconscient entre l'avocat et son client, peut-être. Parce qu'il va défendre un terroriste en cavale, il se sent obligé d'apparaître lui-même avecla dégaine d'un homme traqué,le look d'unCorse qui a pris le maquis et se planqueraitdepuis quatre mois au fond des bois.
S'il avait été l'avocat d'un homme d'affaires renommé, nul doute qu'il serait apparu en complet cravate et impeccablement rasé.
Plaintes contre la France, contre Daesh, contre le Prophète...
Et d'emblée,pour lancer la machine à buzzer,Maître Sven Marya annoncé qu'il déposaitce lundi une plaintecontrele Procureur de Paris pourviolation du secret de l'instruction.
Un coup perdu d'avance, annoncent les spécialistes, maisune provocation à l'égard de nos voisins qui lui vaut dès celundi des portraits dans toutes les gazettesde France.
Nul doute que dans les semaines à venir, il va multiplier les procédureset surfer sur la "Salahmania", avec toute la presse internationaleen cortègeà ses trousses.
Plainte contre les policiers bruxellois qui n'ont pas abattu son client, le privant de façon dommageable du statut de martyr et de tout ce qui va avec.
Plainte contre la pizzeria qui n'a pas été assez discrètedanssa livraisonà l'immeuble de la rue desQuatre-Vents.
Plainte contreDaesh qui ainsidieusement endoctriné son client, le poussant sur le chemin de la délinquanceet du grand banditisme.
Plainte contre le code pénal belge qui n'a pas prévu le statut de "repenti", en particulier pour les terroristes.
Plainte évidemment contre le prophète Mahomet pour avoirinspiré le Coran dont les interprétations diverses provoquent actuellementdans lemonde entierde gravesdérives et d'énormes soucis.
Comme disaitmon chef ce matin :"du Sven Mary, on n'a pas fini d'en bouffer" !