Philippe Gilbert : moins il roule et plus on en parle !
Il a un peu roulé à Paris-Nice, il ne fera ni Milan-San Remo, ni le Tour des Flandres. Chaque jour nous livre la chronique de ses soucis et de ses renoncements...
Publié le 16-03-2016 à 09h49
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Il se passe un curieuxphénomèneavecPhilippe Gilbert,ce champion cyclistequia désormais 33 ans.
S'il n'est plus aussi "magique"qu'autrefois, il reste un sportif d'exception, un coureur charismatique,une des vedettes du peloton.
Dès lors, un peu comme Vincent Kompany (l'hommeaux "jambes defrigolite")ou Eden Hazard dans le foot, au moindre souci, au moindre pépin physique, il fait les gros titres, sa photo est dans tous les journaux, ettoute la Belgique retient sa respiration !
Le phénomène a débuté après son époustouflantesaison 2011,une saison "à la Merckx" oùil humiliela concurrence,remportantquatre ou cinqclassiques, faisant même le spectacle au Tour de France. A l'époque, c'est "Gilbert superstar" !
L'année suivante, il change d'équipe et apparaîtdans unnouveau maillot (BMC). Le désenchantement est immédiatpuisqu'en début de saison, on l'aperçoit peinant à suivre le peloton lors du circuit Het Nieuwsblad, qu'il avait gagné deux fois précédemment.
"SuperGilbert" devient l'"énigme Gilbert" ! Semaine après semaine,les thèses et les expertises se bousculent pour tenter d'expliquerune telle baisse de régime.
Commence alors la chronique quasi journalière de son état de forme. Lundi, ça va pas fort, mardiça vaun peu mieux, mercredi ça va peut-être aller...Avant chaque course, il focalise l'attention : sera-t-ilcompétitif pour l'Amstel Gold Race? Pourra-t-il jouer la gagne à Liège-Bastogne-Liège?
Rebeloteen ce début 2016, oùaprès un mois de février prometteur, Gilbert a chuté au Circuit Het Nieuwsblad avant de souffrir d'un gros refroidissement.
Résultat, il s'aligne diminué à Paris-Nice, voilà 10 jours, se classe avant-dernier du prologueet abandonne dans le blizzardau milieu de la semaine.
Depuis la litanie desessoucis et de ses renoncements a recommencé.Les bulletins de santé sont presque quotidiens. Non, ilne s'alignerapas ce samedi à Milan-San Remo. Non, il ne fera pas le Tour des Flandresdans deux semaines...
L'attention àson sujetva s'amplifierquand approcheront les classiques dites "ardennaises" où il est censé briller.Philippe Gilbert pourra-t-il"jouer la gagne"àl'Amstel et à Liège?La question turlupine déjà les suiveurs.
Les autrescoureurs belges doivent être jaloux.Ils s'épuisent à briller dans les courses, à gagner ouà bien se classer, et on évoque à peine leurs exploits, occultés par l'envahissant feuilletondesproblèmes de Gilbert.
En attendant,un tel coureur reste un excellentplacement publicitaire, on comprend qu'un sponsor d'équipe continue de lui consacrer beaucoupd'argent.
MoinsPhilippe Gilbertcourt et plus on parle de lui.
Le suspense n'est même plus de savoir s'il va gagner, mais s'il va participer !