Flambée du prix du bois: «On ne reviendra pas aux prix d’avant Covid»
Comme d’autres matériaux de construction, les prix des bois ont flambé avec la crise. Ils ne redescendront pas aux prix d’avant.
Publié le 22-05-2022 à 07h00
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Ces deux dernières années auront été particulièrement mouvementées pour l’entreprise Bois Carlier. En plein emménagement de son nouveau site à Suarlée, le fournisseur en bois namurois a dû répondre à une demande inédite des bricoleurs amateurs, apparue suite aux confinements, témoigne Jean-Michel Carlier, à la tête de l’entreprise familiale. Après avoir pu y répondre, grâce à un second stock, prévu de base pour son déménagement, les soucis d’approvisionnement en OSB et bois de construction ont commencé fin 2020. " Pendant deux ou trois mois, on n’a rien pu avoir."
Et les prix se sont envolés. Ceux de l’OSB, largement utilisés dans les constructions, en sont un exemple concret. Avant Covid, un mètrecube s’achetait à 250€. En pleine crise, il est monté à 700€ jusqu’en juin 2021, pour redescendre par la suite à 350€, explique-t-il. Les particuliers ont fini leurs travaux et repartent en vacances et au resto. "Les prix ont alors reflué de manière importante jusqu’au mois de décembre."Sans pour autant revenir aux prix d’avant, tout comme pour les autres matériaux de construction, note-t-il. "Il faut savoir que dans nos matières premières, on n’a pas subi d’augmentation pendant vingt ans. Ce qui n’est pas normal non plus.Il y a eu donc un effet de rattrapage." La guerre éclate alors en Ukraine. Début mai le md’OSB s’achetait à 400-480 € le m3.
Car avec la guerre en Ukraine, ce sont aussi des parties de la chaîne de production qui se sont volatilisées, obligeant les fournisseurs a trouvé des alternatives, dont les prix augmentent à leur tour suite à la pression générale, explique-t-il. "Notre fournisseur de parquet, en Allemagne, achetait les couches d’usure à un fournisseur ukrainien. Donc, ils ont annulé leur commande et trouver des alternatives. On a dû aussi annuler certaines commandes de clients, qui n’étaient plus disponibles. Et leur demander de refaire un choix: ce qui a généré beaucoup de travail (non rémunérateur) en interne." Par exemple, fini bientôt d’utiliser du mélèze de Sibérie. "On en a encore chez des importateurs qui avaient encore un peu de stock, mais après fin juin c’est fini."
Tout le secteur est impacté. "Il y a des problèmes dans les bois, les isolants, les couches d’usure du parquet et dans les panneaux. Pour commander, il faut s’y prendre d’avantage à temps. On vit avec ce problème depuis deux ans finalement, donc on a pris le pli. Avant on passait une commande et le camion arrivait quelques jours plus tard, aujourd’hui il faut compter sur un délai de deux à trois mois.Il faut donc être organisé."