Assainir la terre polluée par la renouée
La renouée du Japon libère des toxines et inhibe la croissance des autres végétaux. Une filière est à l’étude pour assainir les terres.
Publié le 21-03-2019 à 07h00
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En 1847, la société d'agriculture et d'horticulture de la ville d'Utrecht (Pays-Bas), décerne sa médaille d'or à la Renouée du Japon, pour la beauté de son feuillage et ses inflorescences parfumées. Aujourd'hui, l'invasion de notre environnement naturel, des berges et des friches par la renouée du Japon, et la contamination des terres par ses rhizomes, constitue préoccupe l'Institut scientifique de service public (ISSeP). En partenariat avec le centre de services scientifiques et techniques Celabor (Petit-Rechain), l'ISSeP cherche à évaluer la possibilité de développer une filière de valorisation de terres contaminées par la renouée du Japon (Fallopia Japonica). L'Institut sollicite dès lors la collaboration de tous, par le biais d'une enquête. «Le but est d'aider à identifier le gisement et objectiver les contraintes liées à cette plante invasive. L'enquête comporte 16 questions et dure quelque 5 minutes. Elle se clôturera le 1er juin 2019», communique l'ISSeP. Vous pouvez y accéder via le lien internet ci-dessous.
Élimination radicale à 50€/m3
Avec ses 3 m de haut et ses feuilles larges de 20 cm, la plante colonise l’espace souterrain au point de monopoliser l’eau et les nutriments. L’été, la plante accumule dans ses rhizomes une quantité considérable de réserves permettant une pousse rapide au printemps suivant. Des travaux d’enfouissement sur site, de concassage-bâchage ou de terrassement avec exportation permettent une élimination radicale, mais cela requiert un budget supérieur à 50€/m3.
Clonée naturellement par multiplication végétative grâce à son rhizome, en dehors du Japon, la plante ne présente pas de reproduction sexuée. Cela permet une colonisation rapide des terrains par la renouée qui produit dans sa litière des composés phénoliques toxiques pour les racines de ses concurrents végétaux directs. «Les massifs denses qu'elles forment étouffent et éliminent les espèces indigènes. Elles sont reprises pour cette raison au sein de liste noire des espèces exotiques envahissantes, peut-on lire sur les fiches éditées par le SPW sur les espèces invasives. Les massifs de renouées sont pratiquement impénétrables. Ils contrecarrent l'entretien des cours d'eau, limitent la visibilité le long des voiries, gênent l'exploitation forestière ou agricole et dégradent les infrastructures (béton, tarmac, etc.). De par leur forte vitesse de croissance et leur importante capacité de régénération, les renouées asiatiques sont difficiles à éliminer. La lutte contre ces plantes constitue toujours un travail de longue haleine.»
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