Les règles d’or d’un dermatologue pour bronzer en toute sécurité
À l’approche de l’été, qui n’a pas hâte d’arborer un joli teint hâlé ? Pourtant, s’exposer au soleil présente des risques pour la santé. La clef: bien s’informer et choisir une crème solaire adaptée.
- Publié le 03-06-2023 à 08h00
- Mis à jour le 07-07-2023 à 15h15
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Entre la pluie et la grisaille, difficile de ne pas se réjouir de laisser au placard notre teint fantomatique pour de jolies couleurs d’été ! Pourtant, la peau des Belges n’est pas franchement celle qui a le plus d’affinités avec le soleil. Selon une enquête de la Fondation contre le Cancer, nous sommes d’ailleurs parmi les populations les plus touchées par les coups de soleil et les risques de cancers. Les Belges seraient-ils imprudents ? Pas plus que les autres pays ; mais notre faible exposition au soleil la plupart de l’année nous rend plus vulnérables.
"Bronzer n’est pas nocif pour la santé en tant que tel, si l’on garde à l’idée que cela accélère tout de même le vieillissement de la peau. C’est le coup de soleil qui l’est, explique Arjen Nikkels, chef du service dermatologie du CHU de Liège et professeur à l’ULG. Le soleil est bon pour le moral, les articulations ou pour accumuler de la vitamine D. Mais il peut avoir bien plus d’impacts négatifs que positifs sur la santé si l’on n’est pas extrêmement prudent. Et le problème c’est que 99% des gens ne se protègent pas assez. Même quand on n’a pas mal, si la peau est rouge, c’est déjà trop tard, les dégâts sont faits." Et qui peut se vanter de ne jamais avoir eu de coup de soleil ?
Le coup de soleil, plus dangereux qu’il n’y paraît
Si la plupart du temps il passe rapidement et n’est pas trop grave, le coup de soleil est bien plus néfaste qu’on ne le croirait. "Le coup de soleil est une brûlure qui va toucher les cellules de la peau. Si elles se réparent, cela va laisser au fur et à mesure des traces, qui vont s’accumuler, et peuvent mener à un cancer de la peau." Et en Belgique, on diagnostique 44 000 nouveaux cas par an de cancers de la peau, dont 98% sont causés par l’exposition au soleil. Avant 75 ans, 1 belge sur 5 sera concerné, même si heureusement, la plupart se soignent. Des chiffres en constante augmentation depuis 20 ans, et qui commencent à concerner également les jeunes.
"Les jeunes sont plus à risque, car leur peau est beaucoup plus fragile et leur système immunitaire pas encore totalement développé. Il est plus dangereux de ramasser trois gros coups de soleil quand on est enfant qu’adulte ! Les tumeurs cancéreuses se développent lentement pour ressortir 20 ans plus tard. On ne voit souvent les dégâts qu’après des années. Il faut donc agir préventivement." Avant l’âge de 3 ans, un enfant ne doit d’ailleurs pas du tout être exposé au soleil.
Avec modération
Pour autant, pas besoin de sombrer dans la psychose. "Tout est une question de modération, tempère le Dr Nikkels. Il faut absolument se protéger de façon efficace et prendre les choses au sérieux. La peau d’un Belge n’est par exemple pas habituée au soleil espagnol ; il faut donc adapter son comportement en fonction de l’endroit où l’on s’expose et se protéger beaucoup plus qu’on ne le fait généralement."
Et même en Belgique, il faut faire attention: d’après une étude de la Fondation contre le Cancer, si l’on se protège en vacances, on a tendance à négliger le soleil chez nous, "que ce soit lors d’activités en plein air, ou de travaux ou emplois à l’extérieur". Bronzer, oui, mais on oublie la tendance "peau de homard" et on applique le dicton "lentement mais sûrement".
Les 8 règles d’or
1 Les mauvaises heures
Vous pensiez au temps de midi ? Raté. "Tout dépend de l’endroit, c’est l’indice UV qui compte." Attention aussi à ne pas se fier au ciel. "Un ciel couvert ne signifie pas de faibles radiations, tout comme un grand soleil n’a pas d’office un fort indice UV."
2 L’indice UV
C’est lui qu’il faut écouter. On le trouve sur internet ou sur son smartphone, dans l’application météo. "Entre 0 et 3, il n’y a pas de soucis. Entre 4 et 8, il faut bien se protéger ; crèmes, lunettes et tête couverte. Entre 9 et 11, évitez le soleil."
3 Mer et montagne
En altitude, le soleil est plus fort. Il faut donc se protéger davantage. Même chose si vous êtes dans l’eau, à la surface: la sensation de fraîcheur vous ferait oublier à tort la force du soleil, alors qu’au contraire, elle réfléchit les UV et donc les augmente.
4 Quantité de crème
"Les gens en appliquent environ un tiers de la quantité requise, ce qui divise le SPF en 3." D’où l’importance d’en remettre régulièrement, et d’appliquer au minimum un SPF 50, même si vous ne considérez pas avoir une peau sensible.
5Préparer sa peau
Une seule façon: progressivement et bien protégé. "Les solariums sont extrêmement nocifs pour la santé, c’est prouvé. Les pilules pour préparer la peau, c’est une arnaque. Quant à mettre de l’huile pour bronzer, c’est inconscient, cela accélère les brûlures."
6 Péremption
Votre crème solaire a un an ? Elle n’est plus efficace. La crème solaire est un produit de beauté qui vieillit mal, et les filtres protecteurs d’UV ne seront plus efficaces. Évitez aussi d’exposer votre crème solaire au soleil, qui accélérera son vieillissement.
7 Zones sensibles
"Attention aux zones exposées chroniquement: oreilles, plante des pieds, visage, tête…" Idem pour les adeptes du bronzage intégral/nudisme. "Les parties intimes sont extrêmement sensibles, de même que les fesses et la poitrine."
8 La baignade
Votre crème est résistante à l’eau ? Elle vous ment… un peu. Même si vous attendez 30 minutes (le minimum) que la crème ait bien pénétré, l’eau vous en enlèvera une partie. Application obligatoire après la baignade, ou alors on se planque sous son parasol