L’Eco Beauty Score pour évaluer l’impact environnemental des produits cosmétiques, de la poudre aux yeux ?
Deux systèmes de notation comme le Nutri-score devraient bientôt voir le jour pour les produits cosmétiques. Ils permettront d’évaluer l’impact environnemental des crèmes, savons et autres lotions. On fait le point.
Publié le 27-05-2023 à 09h00
Quand on veut savoir si un aliment est bon pour notre santé, on a désormais l’habitude de regarder le Nutri-score. Pour les cosmétiques, deux outils au fonctionnement similaire devraient voir le jour prochainement. Le premier s’appelle l’Eco Beauty Score, il est lancé par un consortium de marques, notamment L’Oréal, LVMH et Henkel. Le second, le Green Impact Index, est développé par d’autres professionnels, à l’initiative du groupe Pierre Fabre.
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Ces systèmes d’évaluation ont pour but d’aider le consommateur à évaluer en un clin d’œil l’impact écologique et social des cosmétiques. On ne parle donc pas de la santé ici.
À première vue, ces deux systèmes envoient un signal positif de la part du monde de la cosmétique. Mais quand on y regarde de plus près, il y a des failles.
Un manque de rigueur
L’association Slow Cosmétique plaide donc pour qu’on relativise ces deux outils. "Le premier problème, c’est qu’ils sont développés par des acteurs de la cosmétique conventionnelle, souligne Julien Kaibeck, fondateur de Slow Cosmétique. Le fait que la méthodologie soit transparente et les tests réalisés par des experts ne veut pas dire que les produits seront exempts de silicones et autres ingrédients pétrochimiques ou plastiques."
On pourrait en effet voir une crème contenant des dérivés pétrochimiques obtenir un haut score simplement parce qu’elle contient aussi des extraits végétaux bio. "L’autre problème, c’est qu’il est bien spécifié que c’est sur base volontaire. " Cela veut dire qu’une marque peut choisir de ne mentionner que les scores les plus élevés en taisant l’impact environnemental négatif d’autres produits de la même gamme.
Julien Kaibeck pointe également les emballages, encore souvent en plastique, qui n’ont aucun impact sur l’Eco Beauty Score et le Green Impact Index.
Toutes ces incohérences laissent penser que cet outil n’est là que pour redorer l’image des marques de cosmétiques conventionnels. Du greenwashing, en résumé. L’association Slow Cosmétique conseille donc aux consommateurs de se tourner vers les labels durables et bio, plus stricts (voir ci-contre) pour faire des choix écoresponsables.