Fête des méres : "Dédramatisons, la maman parfaite n’existe pas"
Et si on arrêtait de mettre la pression aux mamans ? Essayer de trouver un équilibre familial est une chose, vouloir être une supermaman est par contre beaucoup trop épuisant. Rencontre avec un psy, pour rassurer les mères, à l’occasion de leur fête.
Publié le 13-05-2023 à 14h00 - Mis à jour le 13-05-2023 à 22h01
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Que ce soit les amis, la famille, les médias, ou encore les réseaux sociaux: tout le monde a toujours "le bon conseil" (souvent non demandé, ni désiré d’ailleurs) à donner aux jeunes mamans. De quoi parfois légèrement énerver voire angoisser certaines mères, qui essayent, tant bien que mal de garder la tête sur les épaules, en jonglant déjà avec la pression étatique (PMS, ONE, écoles) qui entoure la "parentalité positive", tout en espérant que son petit bout (qui vient d’ailleurs de vomir son petit déj’ dans la voiture sur le chemin de l’école) renvoie une bonne image de la famille à l’institutrice qui l’accueille chaque matin. Et si après l’ère de la supermaman arrivait enfin celui de la maman imparfaite ? Celle qui vit aussi (enfin) pour elle, celle qu’on aime tout autant !
Ne vous oubliez pas
"La société nous renvoie cette image qu’on n’a pas le droit à l’erreur sinon on est très vite catalogué de mauvais parent", commente Isabelle Di Primio, psychologue clinicienne de Roux (Charleroi), qui accompagne notamment les parents en épuisement. "Il y a tout ce pan de la parentalité positive où les parents vont vouloir coller à cette image de parent idéal. Mais c’est quelque chose qu’on n’atteint jamais. Et ça ne doit pas être un aboutissement en soi, mais bien un repère, un guide ; comme le phare qu’on voit au loin dans l’océan." De quoi relativiser en somme. "Il ne faut pas jeter l’eau du bain avec le bébé, la parentalité positive est évidemment positive puisqu’elle évite les dérives (violences physique, psychologique) vis-à-vis des enfants. Mais attention à ne pas tomber dans les travers et à s’oublier en tant que mère et femme ! Et je ne parle même pas des mamans monoparentales qui n’ont pas assez d’aide."
La société idéalise la parentalité et la naissance
Vous avez parfois envie de rendre votre enfant à la fameuse cigogne ? Ça arrive. Déculpabilisez, conseille la psychologue. "La société idéalise la parentalité et la naissance, en disant que c’est le plus beau cadeau du monde. Mais vous n’entendrez jamais qu’il faudra faire beaucoup de sacrifices, que les nuits ne seront pas faciles et que vous aurez besoin d’aide… Et comme la naissance est idéalisée, on n’ose pas dire quand ça ne va pas, et chacun vit ses problèmes dans son coin sans en parler." D’où l’importance d’échanger avec d’autres mamans, via des cercles mamans-bébés, des maisons des familles etc. dont le nombre est loin d’être encore suffisant, commente la spécialiste. En parler permet de relativiser et de se rendre compte que ça arrive à peu près à tout le monde. "On ne naît pas maman, c’est quelque chose qui s’apprend."
Caroline BEAUVOIS