Piloter un drone: une activité à ne pas prendre à la légère
Le nombre de drones achetés en Belgique augmente chaque année et pourtant, tous les futurs pilotes ne disposent pas au minimum de la licence obligatoire et pourraient causer de gros dommages involontairement.
Publié le 06-05-2023 à 08h00 - Mis à jour le 07-05-2023 à 12h07
:focal(544.5x372:554.5x362)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/NJPYSJZEMNDWVLEWDWI4AWZHKM.jpg)
Si piloter un drone peut s’apparenter à un jeu, dans les faits, la réalité est bien différente avec tous les risques qui s’ensuivent. Grâce désormais à la commercialisation des drones dans certains magasins, le nombre de ces appareils volants présents dans les airs augmente considérablement. Selon les derniers chiffres, en Belgique, on serait passé de 10 000 drones vendus en 2015 à plus de 50 000 rien que pour l’année dernière.
Mais malheureusement, plus de la moitié des pilotes ne sont pas au courant que pour posséder un drone, une licence est obligatoire. Et ça, Renaud Fraiture, qui est le responsable de l’école Espace Drone à Temploux, souhaite absolument mettre le doigt dessus. "Quand on touche à l’aérien, quelques petites bêtises peuvent parfois avoir des conséquences dramatiques. Beaucoup de personnes pensent que l’on peut piloter un drone sans trop savoir les règles, alors que certaines sont extrêmement importantes. On estime par exemple qu’en 2022, 50 000 drones ont été vendus en Belgique. Et pourtant, nous avons vu seulement 18 000 inscrits pour obtenir la licence obligatoire. "
Et le problème, c’est qu’en Belgique, contrairement à d’autres pays frontaliers, le nombre d’aéroports ou de zones militaires est extrêmement important par rapport à la superficie du pays. Avec le risque évident de créer une situation qui pourrait être dramatique. "Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de cow-boys qui vont faire n’importe quoi volontairement. Par contre, j’ai déjà entendu des personnes qui expliquaient voler au-dessus d’un bois car selon elles, il n’y avait aucun problème. Sauf qu’en ouvrant la carte aérienne du pays, je pouvais leur montrer qu’elles étaient en plein dans une zone militaire, ce qui est évidemment le pire. La plupart des gens ne se rendent pas comptent qu’ils volent illégalement, alors que dans les faits, il y a des milliers de vols illégaux en Belgique."
Vers une formation obligatoire
La question concernant l’obligation éventuelle d’être lié à une formation afin de pouvoir piloter un drone arrive petit à petit. Car actuellement, une simple licence en ligne est suffisante afin d’être dans les règles, au risque parfois de ne pas maîtriser entièrement l’engin.
"J’estime que les cours permettent à l’élève de connaître toutes les règles importantes et surtout, apprendre à maîtriser son drone dans toutes les circonstances, analyse Renaud Fraiture. La loi européenne est devenue trop permissive alors que dans les faits, trouver une solution pour les permis semble indispensable pour éviter un accident. Car sans me montrer pessimiste, il est pratiquement certain qu’en restant comme ceci, il va en arriver un gros dans le futur."
Et des solutions, il y en a, pourtant. Pour obtenir le diplôme Open, il ne suffit que d’une seule journée de théorie dans un centre de formation tel qu’Espace Drone et une autre de pratique. Le tout, pour plus ou moins 600 €. Alors que pour le diplôme spécifique, il faut plutôt compter trois jours de théorie et 3 x 4 heures de cours privés avec un instructeur. De plus, l’idée de la France d’interdire aux moins bien formés l’utilisation de leur appareil en ville pourrait faire son chemin dans notre pays et ce, pour la sécurité de tous.